Fiche
Résumé
Cette fouille d’archéologie préventive s’est déroulée du 3 juin au 19 juillet 2013, sur une parcelle située à 500 m environ à l’ouest de la gare de Nîmes, à l’extérieur du centre urbain antique, en amont de la construction de logements (résidence Michel Colucci).
Mis à part quelques rares structures datant peut-être du Néolithique, l’ensemble des découvertes date de l’époque augustéenne et du Haut-Empire (Tibère, puis Claude/Néron ; fig. 1).
Une voie antique a été étudiée dans l’emprise de deux sondages. Il s’agit probablement d’un axe situé dans le prolongement de la voie domitienne, permettant de contourner le centre de Nîmes par le sud.
À la fin de la période républicaine ou au début de l’époque augustéenne, ce qui semble être une sépulture à coffrage a été installée à proximité de la voie (fig. 2). Malgré une fouille minutieuse, aucun reste humain n’y a été observé. Cette structure a probablement été vidée à une date indéterminée, mais quelques indices matériels permettent de retenir cette identification.
Un ensemble bâti a été mis au jour au sud de cette voie. Il se développe hors emprise, en direction de la rue du Planas et vers le sud. Il est très arasé. Seul le fond des fondations des murs et le fond de quelques structures étaient en effet conservés. Deux états sont sans doute à discerner dans cet espace bâti. Un premier est probablement à dater de la fin de la période augustéenne ou du tout début du principat de Tibère. Le second état concerne la partie occidentale de la construction, dont un mur à contreforts délimitant un nouvel espace vraisemblablement dédié au stockage. De ce côté uniquement, la présence de remplois a été notée dans les substructures. Cet état date probablement des années s’écoulant autour de la fin du principat de Tibère.
Très peu d’aménagements étaient conservés dans l’emprise et aux alentours du bâtiment et il est, dans la plupart des cas, difficile de les rattacher à l’un ou l’autre des états.
Les substructions d’un aménagement hydraulique (bassin plus canalisation) ont été mises au jour dans la partie sud-est du bâtiment. Il semble avoir fonctionné en même temps que le premier état de ce dernier. Sa fonction n’est pas aisée à déterminer, en raison de son mauvais état de conservation. Le plus probable est peut-être qu’il ait tenu un rôle dans la récupération et la redistribution des eaux de ruissellement depuis le bâtiment vers les parcelles à vocation sans doute agricole qui s’étendent directement au sud. Il est toutefois difficile d’écarter définitivement l’hypothèse d’une fonction vinicole.
L’établissement semble ainsi avoir eu une vocation agricole, ce que confirment probablement les données disponibles concernant l’environnement proche du site. En effet, de petites parcelles dédiées à la culture de la vigne ont été mises au jour sur le chantier de l’Hôtel de Police, à 150 m au sud du Triangle Gervais (fouille H. Pomarèdes, Inrap). Le bâtiment a sans doute été abandonné aux alentours de la fin du Ier siècle apr. J.-C., aucun vestige ne témoignant d’une occupation antique postérieure.
Enfin, une sépulture (moderne ?) avait été fouillée au nord de la voie lors du diagnostic (dir. B. Houix, Inrap). Cette zone n’a pas pu faire l’objet d’explorations plus poussées en raison de l’instabilité des murs périphériques du chantier.
Zénaïde LECAT