Fiche
Résumé
L’agence bancaire de la LCL, au 103 cours Victor Hugo, à Bordeaux, est située dans un immeuble de la fin du XIXe siècle dans lequel se trouvent les restes d’une ancienne tour participant à la barbacane de la porte Saint Éloi, édifiée sur la seconde enceinte de la ville de Bordeaux, au début du XIIIe siècle. Le projet de réaménagement, prévu par le bureau d’architecture Arkose, a provoqué la prescription d’une opération de fouille préventive par le Service Régional de l’Archéologie. Afin de conserver la mémoire de cet édifice, le bureau d’investigations archéologiques Hadès a été choisi pour réaliser une étude du bâti pour distinguer les vestiges de la construction primitive des rajouts survenus a posteriori sur tous les niveaux visibles depuis la cave de l’immeuble jusqu’aux combles.
Un relevé topographique et orthophotographique de l’élévation de la tour de la façade extérieure et intérieure a été réalisé. Les parements ont été décrits selon la méthode d’analyse des unités stratigraphiques construites. Une couverture photographique a été menée sur tous les étages accessibles. Les relevés des élévations ont été mis au propre à l’échelle 1/50 pour faciliter la lecture d’ensemble. Les plans, les coupes et les élévations des archères, sont proposés au 1/50. La tour est assez bien conservée sur plus de treize mètres de haut pour un diamètre restitué de 6,50 m. La partie conservée dans la cave n’a pas été altérée par les rajouts postérieurs permettant d’observer la hauteur des assises. Elle possède un niveau d’archère encore accessible depuis l’agence bancaire. Deux archères, dont une bouchée, ont été étudiées. Il s’agit d’archères simples à fente étroite. La salle de tir est ornée d’un encorbellement sur trois assises. La partie supérieure du parement intérieur est épierrée et ne permet aucune observation complémentaire. Les ébrasures ont été partiellement refaites tronquant ainsi le parti initial de la salle de tir. Deux aménagements creusés dans le parement extérieur soulignent l’existence d’éléments postérieurs accolés à la tour, confirmée, par ailleurs, par les sources écrites dès les années 1255. Le sommet de la tour, visible depuis le beffroi et l’immeuble voisin, a été totalement remonté de pierres en grand appareil sans doute lors de la construction de l’immeuble. Les joints des parements intérieur et extérieur visibles dans l’agence ont été largement rejointoyés récemment limitant les observations.
Cette étude a permis de compléter nos connaissances sur l’enceinte du bourg et d’appréhender le système de défense à travers l’étude des archères.
Natacha SAUVAÎTRE