Fiche
Résumé
Dans le cadre des travaux de réfection du dispositif de récupération des eaux usées de la rue du Dr Fanton, de la rue des Pénitents Bleus et de la rue de la Liberté, un suivi archéologique a été prescrit au regard du secteur concerné par les travaux. En effet, le quartier nord de la cité bordant le Rhône présente de multiples indices d’une importante occupation antique, notamment l’îlot thermes-basilique.
Lors de travaux précédents, M. Heijmans et A. Genot ont repéré et cartographié de nombreux vestiges antiques dans la rue du Dr Fanton, ce qui leur a permis d’identifier une voie antique placée sur un axe est-ouest. Cette voie a pu être de nouveau identifiée, malgré sa destruction partielle résultant de la mise en place de l’égout en cours de remplacement (fig. 1). Les mesures d’altitude des blocs, taillés dans un calcaire froid, suggèrent un pendage croissant vers l’est du quartier, vers les thermes.
Les travaux de la rue des Pénitents Bleus ont mis en évidence l’ancien tracé parcellaire des immeubles situés à l’est de la rue. Une série de substructions et de caves anciennement voûtées forment l’empreinte de la trame urbaine antérieure à la Seconde Guerre Mondiale. Après guerre, la rue des Pénitents Bleus fut élargie de près de 5 m vers l’est, démolissant alors les constructions de l’ancienne trame.
L’ouverture d’une tranchée au pied de la façade de l’immeuble 24 de la rue de la Liberté a mis au jour un système d’égout vraisemblablement moderne (fig. 2). Ce dispositif voûté en appareil de taille forme un canal de 1,50 m de large recevant les eaux usées de l’immeuble 24. Nous avons pu observer trois regards dans la voûte qui s’ouvraient sur trois descentes de 0,60 x 0,30 m. Un tel dispositif d’évacuation semble dépasser la simple nécessité d’évacuer des eaux usées d’une maison particulière et il faut sans doute rechercher dans ce dispositif un besoin supplémentaire de l’immeuble 24. Cette structure est difficilement datable, mais au regard de son mode de construction et de l’existence des descentes d’évacuation à l’intérieur du mur de façade, il semblerait qu’elle soit contemporaine de la première trame de l’immeuble 24, vraisemblablement d’époque moderne.
Une intervention ponctuelle a été nécessaire sur le chantier voisin de la Banque de France (no 35T rue du Dr Fanton). En effet, lors du creusement d’une tranchée peu profonde, ont été mis au jour un niveau de sol moderne remployant des éléments moulurés du XVIIe siècle et une cave voûtée de petites dimensions (4 x 3 m), composée de deux cuves barlongues, identifiées comme appartenant à une époque tardive.
Ce suivi archéologique a clairement mis en évidence la nécessité d’une collaboration entre les aménageurs et les archéologues afin de collecter un maximum de données archéologiques permettant de compléter la connaissance de la trame urbaine de la ville à différentes époques de l’histoire d’Arles.
Laura Deye