Fiche
Résumé
Le site de Séviac, à 1 km environ au sud est du village de Montréal dans le Gers, s’étend sur plus de 3 ha. Il est situé sur un large plateau calcaire à l’interfluve de la vallée de l’Auzoue qui coule à l’est et du petit vallon creusé par le ruisseau de Paris à l’ouest.
Il s’agit d’une vaste et luxueuse villa gallo romaine appartenant au territoire de la cité d’Elusa (Eauze, à 12 km au sud), métropole administrative et religieuse de la province de Novempopulanie au Bas Empire. Le site, découvert dans les années 1860, fait l’objet d’importantes fouilles archéologiques à partir des années 1950 1960 et jusqu’en 1997, conduites par l’Association de sauvegarde des monuments d’Armagnac. En l’état des connaissances, le site est occupé depuis le IIe siècle de notre ère et connaît son apogée au IVe et au Ve siècle. Par la suite, il est progressivement abandonné à partir du VIe siècle, cédé à l’abbaye de Moissac à la fin du VIIe et probablement déserté peu après.
Racheté en 1967 par le Département du Gers pour l’Association de sauvegarde des monuments d’Armagnac qui réalise les fouilles, le site, au fur et à mesure de son dégagement, est consolidé, mis en valeur et ouvert au public (fig. 1). Les zones les plus sensibles (hypocaustes, mosaïques…) sont couvertes par des toitures qui en assurent la mise hors d’eau (fig. 2). Face à la nécessité de restaurer ces structures et aux importants moyens à mettre en œuvre pour préserver les vestiges, l’Association cède le site à la commune de Montréal en 2003 qui, associée à celle d’Eauze dans le cadre du syndicat intercommunal à vocation unique (SIVU) du pôle archéologique Elusa Séviac, entreprend de remplacer les anciennes charpentes qui couvraient le secteur thermal situé au sud de la villa (fig. 3).
Dans le cadre de ces travaux le service régional de l’Archéologie a demandé que a demandé que tous les creusements susceptibles de détruire d’éventuels vestiges soient placés sous surveillance archéologique.
Novembre 2009
Un sondage a été réalisé en marge du balnéaire, entre deux murs curvilignes et parallèles qui relient les thermes à la salle à double abside dite « salle aux oiseaux ». Il s’agissait de vérifier la présence de vestiges à cet endroit où devrait être aménagé un conduit d’évacuation des eaux de pluie captées par les toitures du futur bâtiment. Les résultats de cette exploration ouverte sur une fenêtre de 2 m de long et 1,60 m de large se sont révélés négatifs. Ce secteur du balnéaire a vraisemblablement été exploré dans les années 1960 ou 1970 et abondamment remblayé avec les déblais de fouilles ultérieures.
Mai 2010
Les vingt six excavations prévues pour ancrer les poteaux de la future charpente ont été réalisées sous la surveillance d’un archéologue. Deux sondages se sont révélés positifs au sud de la natatio. Pour l’essentiel, ils ont révélé la présence de niveaux de démolition, liés semble-t-il à la récupération des matériaux de la villa, et des niveaux de circulation associés à cette destruction.
Septembre 2010
Pour achever le dispositif de mise hors d’eau de la future couverture des thermes, une troisième opération visait à surveiller le creusement d’un drain à l’arrière de la natatio du grand frigidarium central. Une bande d’un peu plus de 11 m de long et de 1,50 m de large a donc été explorée à cet endroit sur 1,40 m de profondeur environ.
Les indices d’occupation découverts lors des précédentes campagnes de fouille ont été confirmés lors de cette exploration. Des restes de murs ont également été effleurés. Ils indiquent que le site s’étendait vers le sud-ouest, au-delà des zones fouillées dans les années 1970.
Ugo CAFIERO