Fiche

Résumé

Si un bref article du XIXe siècle consigne la découverte de tombes et de poteries à proximité de son église, le site de Saint Grat, petit village situé sur le territoire communal de Vailhourles (Aveyron), est davantage connu en raison de sa crypte et du pèlerinage pratiqué ici jusqu’au XIXe siècle en l’honneur de Saint Grat. Outre ses dimensions modestes, l’église paroissiale conserve des éléments d’architecture anciens, notamment son appareillage en petits moellons dégrossis au marteau et assisés, et les angles extérieurs de sa nef arrondis, que les spécialistes attribuent sans trop de précisions aux alentours de l’an Mil.

L’opération de sauvetage urgent qui s’est déroulée du 8 au 15 octobre 2003 à Saint Grat fait suite à des travaux d’assainissement de vieilles bâtisses entourant l’église, qui ont révélé la présence de trois sarcophages en grès et une tombe en coffre. L’opération de diagnostic prescrite par le SRA Midi-Pyrénées consistait dans un premier temps à nettoyer et relever les coupes stratigraphiques et les structures révélées par le premier sondage, puis à pratiquer deux nouveaux sondages dans la périphérie de l’église, afin d’établir une cote altimétrique sans risque archéologique, l’épaisseur de la séquence stratigraphique, enfin l’emprise du cimetière.

Les données recueillies laissent penser qu’une construction ancienne préexistait à l’édification de l’église, peut-être même au cimetière, puisque les murs de ce bâtiment arasé ont dicté l’implantation de deux tombes. Situé à environ 2 m du sol actuel de l’église, le plus ancien niveau de sépultures reconnues est majoritairement représenté par des sarcophages en grès de forme trapézoïdale, sans logette céphalique. Les autres sépultures, souvent moins profondes mais plus nombreuses, sont des tombes en coffre bâtis à l’aide de fines plaques en calcaire du Causse. L’association de ces deux types de structures, quasiment identiques à certains spécimens exhumés à Saint Pierre de Toulongergues, où ils ont été datés du très haut Moyen Âge, avec quelques fragments de céramique commune mérovingienne, invite à reconsidérer l’intérêt historique de ce petit village.

Yann HENRY