Fiche
Résumé
Une tranchée a été ouverte rue du Docteur Zamenhoff, dans le centre de Perpignan, pour moderniser la canalisation des eaux usées. Une surveillance archéologique de ces travaux a été effectuée du 17 au 21 juin 2004, nécessitée par la présence de l’église disparue du couvent Saint François. Alerté tardivement, le Service Régional de l’Archéologie n’a pu prescrire une surveillance que sur les 30 derniers mètres, sur une longueur totale de tranchée de 138 mètres.
Le couvent franciscain, fondé au XIIIe siècle, s’étendait au nord-ouest de la ville, hors les murs, sur la rive droite de la Basse. L’église Saint François n’était pas orientée, le chevet, dont les vestiges subsistent, se trouvant au nord-ouest. Elle était constituée d’une nef unique avec chevet absidial à sept pans ; la nef couverte d’une charpente sur arc diaphragme, était flanquée de part et d’autre de huit chapelles latérales. L’entrée se faisait au sud, par une travée sans chapelle. Dès le XVIIe siècle, le couvent des cordeliers fut destiné à soigner les soldats de l’armée royale. Il eut fonction d’hôpital militaire au XVIIIe siècle et jusqu’au début du XXe siècle. L’église Saint François fut détruite en 1844 pour construire un nouveau bâtiment pour l’hôpital militaire. Ce bâtiment, qui constitue l’aile orientale de l’hôpital militaire, mesure 12,50 m de large test deux fois plus étroit que l’église Saint François. Il se situe dans l’axe du chevet de l’église. La tranchée d’assainissement a été implantée à une distance de 6 à 7,70 mètres du bâtiment oriental de l’hôpital militaire, dans les abords des limites est des chapelles de l’église disparue. Suivant les observations des ouvriers, sur les premiers 100 m, la tranchée a traversé des murs à des intervalles de 5 à 6 mètres, ce qui peut être rapproché de l’intervalle des chapelles sur les plans anciens. Ces travaux ont été malheureusement réalisés sans la présence d’un archéologue. Pour ce qui concerne la portion de tranchée qui a fait l’objet d’une surveillance, un certain nombre de faits archéologiques bâtis ont été étudiés qui sont en relation avec un égout construit probablement dans la seconde moitié du XIXe siècle. D’autres faits peuvent, quant à eux, être mis en relation avec l’église Saint François bien que certains aient été plusieurs fois bouleversés par diverses tranchées du XIXe au XXIe siècle et principalement en 2004, avant la surveillance. Aucun matériel céramique antérieur au XIX XXe siècle n’a été retrouvé qui aurait pu déterminer une datation. Toutefois, en comparant les différents plans et les mesures prises sur le chantier, nous proposons l’hypothèse qu’ont été rencontrés les vestiges de la première travée de l’église Saint François, avec un niveau de sol situé à 70 cm sous le sol actuel.
Céline PORCEL
Céline PORCEL