Fiche
Résumé
L’étude réalisée sur deux jours au mois de novembre 2015 s’inscrit dans un projet de restauration et de mise en valeur d’une maison à pan-de-bois par la ville de Saint-Jean d’Angély (fig. 1 et 2). C’est dans ce cadre que le cabinet d’architecte de Denis Dodeman a fait appel à Hadès afin de réaliser une évaluation du potentiel et des problématiques archéologiques présentés par ce bâtiment. Les deux jours ont donc été dévolus à l’observation et à l’enregistrement des structures archéologiques composant la maison afin de comprendre sa mise en œuvre et son évolution. L’étude a été limitée par l’état sanitaire du bâtiment ainsi que par le manque d’accessibilité à certains éléments tels les murs en pan-de-bois pour lesquels un échafaudage sur la rue aurait été nécessaire. Un prélèvement de bois en vue d’une datation par dendrochronologie a été réalisé par Christelle Bellingard. Les résultats de cette étude donnent une date d’abatage dans le deuxième quart du XVe siècle.
L’édifice concerné par cette étude (parcelle 419, section AE) est composé de deux bâtiments : un perpendiculaire à la rue de la grosse horloge (parcelle 288) et un parallèle à cette même rue (parcelles 289-290).
La maison de la parcelle 288 s’élève sur quatre niveaux : une cave, un rez-de-chaussée et deux étages. La façade sur rue est en pan-de-bois alors que les trois autres murs sont en pierre.
La maison des parcelles 289-290 est composée de deux niveaux de caves, d’un rez-de-chaussée et deux étages. Elle est à l’angle de la rue de la grosse horloge et de la rue des bancs. Les deux façades sont en pan-de-bois et les autres murs de la construction sont en pierre.
Dans l’état actuel de nos connaissances, dix grandes phases de construction ont pu être déterminées. La première correspond à l’édification d’une maison sur une parcelle attenante à l’est (parcelle 287). Une baie est percée dans le mur oriental de cette maison (phase II ou III). Les murs 15 et 4 sont alors édifiés (phase II ou III), la hauteur de leur élévation n’est pas connue. Les murs 1 et 14 sont bâtis, correspondant probablement à une construction dans la parcelle 291 (phase IV). La maison de la parcelle 288 est ensuite construite (phase V). Après un incendie (phase VI), la maison des parcelles 289-290 ainsi que les trois façades en pan-de-bois sont édifiées (phase VIII), entraînant un changement des niveaux de circulation de la parcelle 288. Les deux dernières phases correspondent aux diverses transformations subies par ces maisons : le changement des circulations verticales, l’ouverture de portes entre les deux bâtiments et la transformation des rez-de-chaussée des façades en bois pour l’aménagement de boutiques (phases IX et X).
Camille MARGUERITE