Fiche
Résumé
Les vestiges du Roc d’Anglars sont situés à moins d’un kilomètre du chef lieu de la commune limitrophe de Belcastel. Il s’agit d’une roque et d’un habitat subordonné surmontant un promontoire rocheux sur la rive gauche de l’Aveyron. Le site présente un enclos fortifié conservant quatre bâtiments, limités une muraille circulaire, par des escarpes à l’est et à l’ouest et deux fossés successifs au sud. des fonds d’habitations et des vestiges de bâtiments ceinturent l’enclos en contrebas, à l’est, au sud et à l’ouest. L’état actuel des vestiges est le résultat d’un dégagement sauvage en 1986, conduit systématiquement jusqu’au rocher en enlevant les niveaux de sol en terre ou en dallage et les remblais de construction., et d’une réfection, en 1990, des arases supérieures des murs dégagés.
Préalablement à des aménagements de visite par la commune de Belcastel, propriétaire du site depuis 1985, le Service Régional de l’Archéologie de Midi-Pyrénées, souhaitait qu’une étude historique et archéologique soit menée sur le site du Roc d’Anglars. Un programme de recherche a été établi suivant quatre axes distincts : une étude documentaire, une prospection, une étude d’archéologie monumentale, une étude d’archéologie sédimentaire.
La recherche historique et bibliographique a été infructueuse pour le site lui-même.
La prospection n’a pas révélé la présence d’indices marquant d’une extension du site. Le couvert végétal dense des abords ne facilite pas la collecte de mobilier et le repérage de structures.
L’analyse d’archéologie sédimentaire et du bâti montre l’existence d’un site important et complexe. La chronologie absolue de l’occupation du site se trouve précisée par les sondages et une chronologie relative de certains ensembles bâtis peut être établie.
L’ensemble du mobilier collecté place l’occupation du site entre le XIe et le XIIIe siècle. L’absence complète de céramique du XIVe siècle, notamment de la céramique à glaçure, incite à situer l’abandon à la charnière des XIIIe XIVe siècles. La prise en compte du mobilier collecté lors du décapage de 1986 corrobore cette fourchette, en introduisant peut être une césure au XIIIe siècle.
Les indices de chronologie relative qui ont pu être relevés par l’analyse du bâti permettent de cerner l’évolution du site en trois phases.
La première phase regroupe les aménagements de l’espace intérieur de l’enclos, autour d’un noyau central, un édifice quadrangulaire qui présent pour certains aspects les caractères d’une tour. L’enclos était défendu par deux fossés successifs au sud, séparés par une barbacane et des escarpements façonnés à l’est et à l’ouest. L’enceinte surmontant les escarpements était ouverte seulement à l’est. Certains édifices périphériques peuvent se placer dans une phase intermédiaire, postérieure à ce premier noyau castral, modifié ensuite en plusieurs endroits. L’édifice central est remanié à deux reprises dans le mur sud, autour d’un aménagement indéterminé finalement transformé en niche et dans le mur oriental avec le percement d’une porte. Deux bâtiments lui ont été adjoints à l’ouest et au nord . Une troisième construction est décelable dans la subdivision de l’angle nord-ouest de l’enclos. Enfin, nous voyons se constituer des habitats à l’extérieur de la roque. L’antériorité de l’enclos fortifié sur l’habitat est établie pour deux des trois bâtiments appuyés aux escarpes.
L’intérêt du Roc d’Anglars résulte de son plan relativement inédit où se mêlent adaptation au terrain et qualité défensive. Ce plan est proche de celui d’une motte castrale et ne montre pas d’archaïsme pour la période. L’habitat subordonné à la roque se situe dans la lignée de nombreux exemples locaux ou régionaux.
Il faut donc veiller avec une vigilance particulière à la préservation du site car de nombreuses informations subsistent en périphérie immédiate.
Pierrick STÉPHANT
Pierrick STÉPHANT