HADÈS Archéologie

Quartier Sainte-Croix (Voirie)

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Fiche

Résumé

Le suivi archéologique du creusement d’une large tranchée d’enfouissement d’un réseau électrique EDF de haute tension dans le quartier Sainte-Croix de Bordeaux a concerné les rues de l’Abattoir, des Étables, de Tauzia, des Beaux Arts, de Jean Descas, de Saget et le quai de Paludate. L’opération réalisée par le bureau archéologique Hadès sur les prescriptions du Service Régional de l’Archéologie visait à recueillir des informations sur la nature et la chronologie des terres et structures traversées. Malgré les difficultés d’observation liées à l’étaiement des parois au fur et à mesure de l’avancée du chantier, pour des raisons de sécurité, et aux bouleversements déjà nombreux du sous-sol par des tranchées de réseaux antérieurs, de nombreux faits archéologiques ont pu être repérés.

Ainsi, plusieurs couches de remblais contenant du matériel d’époque moderne (XVe XVIIIe siècles) ont été rencontrés, notamment dans des tronçons de voiries ayant pu servir de zone de dépotoir. À proximité de l’ancien cimetière de Sainte-Croix, quelques ossements humains dispersés dans des terres de remblais ont été observés. Dans ce secteur, nous avons pu mettre au jour un niveau de sol de circulation d’époque antique enfoui à près de deux mètres sous la voie. Des maçonneries en pierres de tailles ont été dégagées à plusieurs reprises, notamment un épais mur de clôture d’un ancien jardin (enclos de l’abbaye Sainte-Croix ?) et plusieurs pans de murs en pierres d’habitations des XVe XVIIe siècles, aujourd’hui enfouis sous les chaussées. Le rempart de la troisième enceinte n’a été recoupé qu’une seule fois, précisément dans le prolongement de la portion qui subsiste le long de la rue Peyronnet. La fondation de pierres calcaires et de galets de lest, plus massive et plus large que la partie conservée en élévation, a été observée à plus de 2,40 mètres de profondeur sous la chaussée. Au-delà de cette enceinte de ville, les indices archéologiques observés se font beaucoup plus rares. On note quelques scories ferrugineuses, témoins des activités sidérurgiques du quartier au XIXe siècle.

L’ensemble de ces données révèle des modifications de parcellaires lors de la mise en place de la voirie actuelle et confirme l’intérêt archéologique que présente le quartier Sainte-Croix dans l’étude du développement topographique de Bordeaux. L’indice d’une occupation antique au cœur même du site d’implantation de la nécropole médiévale est confirmé tandis que l’habitat ancien repéré paraît se concentrer à l’intérieur de la clôture de ville.

Jean-Luc PIAT