Fiche
Résumé
L’étude historique et architecturale dont le bureau d’études archéologiques Hadès a été chargé en mars et avril 1998 par le conseil général des Landes et le service régional de l’Archéologie d’Aquitaine, a porté sur quatre immeubles visés par les futurs travaux d’extension du conseil général, installé à Mont-de-Marsan. Cette recherche devait fournir une étude archéologique du bâti existant et, préalablement à une éventuelle fouille ultérieure, devait apporter les renseignements susceptibles de préciser les contraintes historiques et archéologiques pesant sur l’ensemble de ces bâtiments destinés à être démolis. Le quartier concerné est celui de l’église paroissiale de La Madeleine, établi dans l’enceinte de l’ancien castelnau de Mont-de-Marsan fondé au milieu du XIIe s.
L’étude a débuté d’abord par des dépouillements d’archives destinés à préciser l’environnement topographique du lot parcellaire étudié. La seconde phase s’est attachée à l’analyse architecturale des quatre bâtiments impliqués dans le projet d’extension. Il s’agissait d’en définir les différentes périodes de constructions, rechercher les anciennes affectations et établir leur valeur historique et patrimoniale.
La recherche documentaire, si elle n’a pu être menée dans tous les fonds d’archives envisagés au départ, a permis de recueillir un corpus de sources suffisamment dense pour éclairer le contexte historique de la genèse et du développement du quartier de La Madeleine. Ainsi, plusieurs hypothèses nouvelles ont pu être avancées sur les origines du castelnau de Mont-de-Marsan, fondé sur le principe d’une sauveté castrale, partagée entre le château du vicomte de Marsan et le prieuré immuniste Sainte-Marie-Madeleine, dépendance de l’abbaye de Saint-Sever au Cap-de-Gascogne. Contre ce prieuré étaient établis le cloître et l’église paroissiale de La Madeleine, construction d’origine romane mais vraisemblablement reconstruite à l’époque gothique. Un cimetière paroissial a fonctionné dans le cloître et autour de l’église jusqu’à la Révolution pour être ensuite désaffecté. C’est quelques temps plus tard, dans les années 1821-1826, que l’église de La Madeleine fut détruite après l’effondrement d’une partie de ses voûtes. On reconstruisit à la place et sur l’emprise du cloître, le sanctuaire néoclassique actuel, d’axe nord sud.
Le prieuré quant à lui, avait subit des démolitions antérieures, après qu’il eut été cédé par l’abbaye de Saint-Sever aux religieuses bénédictines de Notre-Dame de Bordeaux qui vendirent les bâtiments en 1703 pour en faire de la pierre. Dans cet environnement ecclésiastique, les quatre immeubles ont pu être cernés à travers les différentes familles qui les ont possédés, de sorte qu’il a pu être établi qu’ils existaient tous dès le début du XVIIe s.
L’analyse architecturale qui a été menée ensuite sur ces bâtiments a permis de dresser les plans des immeubles sur lesquels la réflexion archéologique s’est appuyée. L’étude des élévations, celles-ci souvent masquées par des crépis de ciment qu’il a fallu piquer, a fourni la matière principale à l’argumentation. des maçonneries médiévales en pierres coquillières et en briques, appartenant pour certaines à des vestiges du cloître du prieuré, pour d’autres à des parties subsistantes de l’ancienne église de La Madeleine ont été distinguées. Une façade de maison du début du XVIe s. percée de baies Renaissance, des constructions en brique de la fin du XVIe s., des réaménagements du XVIIIe s. et du début du XIXe s. ont révélé enfin la succession de remaniements que connurent chacun de ces édifices. L’ensemble de ce travail devrait fournir les éléments de fonds nécessaires à une intervention archéologique future.
Jean-Luc PIAT