HADÈS Archéologie

Prieuré du Sauvage

Fiche

Résumé

L’ancienne celle grandmontaine du Sauvage est un ensemble architectural isolé en grande partie ruiné (fig. a), situé environ 10 km à l’ouest de Rodez.

Le site fait l’objet depuis 1994 de campagnes de mise en valeur estivales menées par des bénévoles sous la maitrise d’œuvre de l’architecte des Bâtiments de France.

Le service régional de l’Archéologie a demandé une série d’interventions, entre 2011 et 2013, dans le cadre de la mission de suivis de travaux sur Monuments Historiques en Midi-Pyrénées, afin de guider le chantier de restauration dans le respect des vestiges archéologiques.

Malgré les limites inhérentes à ce type d’intervention, l’évolution de chaque secteur exploré a pu être retracée.

La première phase reconnue correspond à la phase de construction initiale de l’établissement conventuel, intervenue à la fin du XIIe ou au début du XIIIe siècle. Elle est représentée par les parties basses de l’église et du bâtiment monastique oriental (fig. b), par le premier état soupçonné du sol des galeries du cloître, et peut-être par le mur de clôture occidentale et par un remblai de construction rapporté précédemment à l’ouest de ce dernier pour niveler (fig. c). Aucun indice ne nous est parvenu quant à la datation de ce premier état de l’ensemble architectural.

La construction ou la reconstruction du porche nord de l’aile orientale pourrait faire partie de travaux de restauration entrepris dans la première moitié du XVe siècle (fig. d).

Une nouvelle phase de travaux, intervenue à l’époque moderne, comprendrait la réfection du sol de l’église assortie de la mise en place d’un système de drainage (fig. e), ainsi que l’abaissement du niveau de sol des galeries du cloître. Une sépulture mise au jour dans la galerie méridionale met en évidence une phase d’occupation antérieure à ces réaménagements (fig. f).

Une première phase de récupération de matériaux pourrait être rapprochée de la période où la celle est transformée en corps de garde et où les autres composantes de l’établissement sont laissées à l’abandon, au XVIIe siècle.

Suite à cette « occupation », des travaux de restauration sont entrepris, dans la deuxième moitié du XVIIe siècle. La condamnation du passage entre chevet et cloître (fig. g) peut peut-être être attribuée à cette phase de travaux, ainsi que la réfection du dallage du cloître.

Après 1701, la celle accède au statut de prieuré. De nouveaux travaux semblent être alors réalisés. Un des contreforts de la façade est de l’aile orientale est reconstruit. Un drain est mis en place au pied de cette même élévation (fig. h).

Suite à la vente des biens nationaux à la Révolution, une grande campagne de récupération de matériaux de construction est menée à bien. Elle concerne, dans les secteurs explorés, l’église (fig. i) et le mur occidental de l’ensemble monastique. De modestes interventions ont impacté la parcelle jouxtant le site à l’est telles que la condamnation du drain et l’aménagement du flanc nord du terrain.

Une période d’abandon intervient ensuite jusqu’à ce que soit initiée la mise en valeur du site.

Par ailleurs, ces interventions ponctuelles ont permis durant trois ans de guider les travaux de restauration projetés en préservant les vestiges en présence, mettant en évidence l’intérêt d’assurer une surveillance archéologique dans ce type de contexte.