Fiche

Résumé

Préalablement aux travaux d’aménagement d’un nouveau quartier dans le cœur historique de Bordeaux, à l’emplacement de « l’Ilot Sud-Ouest », du nom du quotidien régional dont les locaux (bureaux et presses rotatives) occupaient la zone concernée, une intervention archéologique a été prescrite.

En raison de la présence potentielle sur ce secteur de vestiges de l’établissement du port antique, la réalisation de la fouille s’est organisée en trois phases de trois semaines chacune entre les mois de septembre et novembre 2012.

Lors de la première phase (septembre 2012), deux sondages (fenêtres A et B), de 8 m de long pour 4 m de large et 5 m de profondeur, ont été réalisés selon un axe nord/sud à proximité de la rue Margaux. Malgré la difficulté de gestion des déblais sur un terrain en co-activité et l’importante remontée des eaux liée à la proximité du lit de la Devèze, la fouille a permis de mettre au jour, sous d’importants niveaux d’occupation médiévale et moderne, plusieurs maçonneries antiques qui pourraient être liées à des aménagements de bords de quais : peut-être des murs d’entrepôt (fig. 1) et batardeau (fig. 2).

Lors de la deuxième phase d’intervention (octobre 2012), deux autres fenêtres d’observation (C et D), de même emprise, ont été ouvertes selon le même axe, mais au sud de la zone des travaux, presque au droit de l’impasse Sainte-Catherine. Comme pour les deux ouvertures précédentes, après avoir traversé une stratigraphie identique, plusieurs maçonneries antiques (fig. 3) ont été dégagées. Sont notamment apparus les vestiges d’un sol maçonné reposant sur un treillage de poutres de bois (fig. 3) ainsi qu’une section d’un égout d’axe N/S.

Lors de la dernière phase d’intervention (novembre 2012), la fenêtre E reprend l’emprise d’une ancienne cave, en bordure de la rue Guiraude, dont le creusement avait détruit les niveaux d’occupation les plus récents. Les niveaux antiques étaient donc immédiatement accessibles et ont révélé la présence d’une possible rue, d’axe nord/sud, délimitée par deux murs parallèles et coupée en son centre par un égout.

Mathieu ROUDIER