Fiche
Résumé
Dans le cadre du projet de réfection de la voirie intra-muros du bourg de La Cavalerie, le service régional de l’Archéologie, en accord avec le service territorial de l’Architecture et du Patrimoine de l’Aveyron, a souhaité que soit réalisée une opération de sondage archéologique sur la place de l’église. L’objectif était d’éviter la destruction d’éventuels vestiges en précisant leur niveau d’apparition, et de compléter les connaissances acquises sur l’établissement d’origine templière localisé à cet emplacement grâce à un plan ancien (fig. 1). Devant l’intérêt des vestiges mis au jour, une nouvelle opération prenant la forme d’un suivi de travaux a été prévue. Elle devait permettre d’orienter le projet de mise en valeur afin que ces vestiges puissent être matérialisés au sein des aménagements projetés (fig. 2).
Ces investigations ont permis de préciser et de compléter la proposition de restitution du plan de l’enclos religieux à la fin du Moyen âge émise par l’architecte des bâtiments de France (fig. 3). Elles ont par ailleurs abouti à l’établissement d’une chronologie relative de l’évolution de ce secteur du bourg, mise en perspective grâce à une étude documentaire.
L’église antérieure, de taille modeste, à chevet plat, apparemment mentionnée dès 1180, peut être attribuée à la deuxième moitié du XIIe siècle par analogie avec d’autres sites de la région. Deux zones d’inhumation semblent lui avoir été associées, l’une à l’ouest, peut-être réservée à la communauté, et l’autre au nord-est de la première, sans doute à statut paroissial.
Un agrandissement de la nef vers l’ouest a eu lieu avant 1491 d’après les textes. Il paraît légitime de proposer de lier cette phase d’agrandissement à la reprise en mains du site par les Hospitaliers, à qui l’on doit la mise en défense du bourg dans son ensemble dans la première moitié du XVe siècle.
Un autre bâtiment compris dans l’enclos religieux, pouvant appartenir à un état antérieur de la maison qui borde aujourd’hui la place à l’ouest attribué au XVe siècle, est peut-être à rapprocher de la même phase de construction. Il a probablement été détruit au début du XVIIe siècle.
La cour intérieure de la maison était alors vraisemblablement recouverte d’un pavage, également démantelé à l’époque moderne, le niveau de circulation extérieur dans ce secteur étant alors nettement rehaussé.
Le niveau de sol dans la nef, peut-être déjà pavée antérieurement, est lui aussi surélevé au XVIIIe siècle, sans doute pour pallier un problème d’humidité. La création d’une citerne au sud de l’église a pu avoir lieu lors de la même campagne de travaux.
Les dernières étapes chronologiques documentées concernent l’église actuelle, dont la construction à la fin du XVIIIe siècle a entrainé le démantèlement de l’essentiel de l’édifice antérieur, et le réaménagement des abords.
Laurence MURAT