Fiche

Résumé

Dans le cadre de l’extension d’une carrière alluviale (quatrième phase d’exploitation) sur la commune de Boé en Lot-et-Garonne, une fouille d’archéologie préventive a été prescrite sur une petite partie de la piste d’accès à la zone d’extraction. Ainsi, le faible enfouissement des vestiges, à une cinquantaine de centimètres sous la couche de labour, a permis de justifier la sauvegarde des données archéologiques.

L’opération s’est déroulée durant six jours, du 19 au 26 octobre 2017. Elle a concernée l’ouverture d’une fenêtre d’environ 700 m² au sein de laquelle plusieurs structures en creux ont été mises au jour. Conformément à ce qui a été observé lors du diagnostic, l’ensemble de ces entités a pu être identifié comme des silos excavés médiévaux.

Cette intervention avait pour objectif principal de relever les structures présentes au sein de l’emprise prescrite et de cerner leur chronologie. De la sorte, les données sur l’organisation spatiale de ces silos et sur leur datation seront conservées afin d’être mises en relation avec d’éventuelles fouilles sur les futures phases d’exploitation.

 

En comptant les quatre structures révélées pendant la phase de diagnostic (dont deux ont été fouillées par l’Inrap), huit fosses qui s’apparentent morphologiquement à des silos ont été mises au jour sur l’emprise des fouilles (fig. 1). Selon les préconisations du cahier des charges, ces faits ont tous été exploré grâce à une pelle mécanique de petit gabarit (5 tonnes), ce qui pourrait induire des biais méthodologiques plus ou moins importants.

Trois types de profils caractérisent les creusements : globulaire, cylindrique et tronconique ; cette dernière catégorie est la plus représentée et concerne cinq individus (fig. 2). Ils sont comblés par des dépôts anthropisés correspondant à des apports volontaires (vidanges de foyer), à des effondrements de parois, ainsi que, dans certains cas, il est envisageable que ces entités ont piégé par ruissellement des niveaux d’occupation disparus. Ces remplissages sont composés majoritairement de silts ou de limons argileux, argilo-sableux, voire uniquement sableux de couleur beige ou brun. La plupart contiennent des charbons de bois et des pointes de terre cuite millimétriques à centimétriques ainsi que des fragments de céramique.

Ces derniers permettent d’envisager une fourchette chronologique large qui s’étend du IX^e au XIII^e siècle. Toutefois, quelques indices qui mériteraient d’être confirmés, pourraient permettre de resserrer cet écart au IX^e-XI^e siècle.

 

Ainsi, malgré les limites inhérentes à ce type d’intervention rapide : mécanisation exhaustive, absence de datation absolue et de tamisages prescrits, les vestiges considérés constituent un point de connaissance supplémentaire pour la commune, ainsi que la sauvegarde d’un minimum de données en vue d’une éventuelle fouille ultérieure sur ce site.

 

D. Delage