HADÈS Archéologie

Malemort

Fiche

  • Responsable : Dimitri PALOUMBAS
  • Période de fouille : 2013
  • Localité : Malemort-sur-Corrèze (Corrèze)
  • Type d’opération : 
  • Période :  , ,
  • Agence : MIDI

Résumé

Cette étude documentaire et de topographie archéologique, commandée par la municipalité de Malemort-sur-Corrèze, s’inscrit à la suite d’une campagne de fouilles archéologiques réalisée en 2011 sur le castrum de Malemort. Ces fouilles ayant confirmé le potentiel archéologique du site castral, la municipalité a souhaité compléter les recherches par une étude focalisée sur le contexte urbain associé au castrum.

Le bourg médiéval de Malemort est situé sur la rive droite de la Corrèze, au nord-ouest de la route départementale D 2089 (avenue Jean Jaurès). L’agglomération s’est développée en contrebas du site castral, qui occupe le sommet d’un éperon de confluence où se rejoignent la Corrèze et le ruisseau des Saulières. Les principales habitations sont regroupées au sud-ouest de l’éperon. Une deuxième concentration d’habitats peut être restituée au nord de la plateforme castrale, au débouché d’une route de crête ancienne d’orientation générale nord sud (lieu-dit « Montemart », fig. a).

La problématique de cette étude était de restituer, dans ses grandes lignes, l’évolution morpho historique du village castral de Malemort depuis le Moyen Âge jusqu’à la fin de l’époque moderne. Ce travail comprend une recherche en archives destinée à compléter les informations historiques produites dans le cadre du PCR « Castrum » dirigé par C. Rémy (Conte 2006), et du rapport d’opération archéologique paru en 2012 (Paloumbas 2012). Un inventaire archéologique des édifices civils et religieux du bourg castral a également été effectué. Un autre volet de la demande concernait la réalisation d’un système d’informations géographiques (SIG) destiné à élaborer des cartes thématiques.

Le bilan de cette étude est globalement positif. L’analyse des sources écrites a tout d’abord permis de cerner une première phase de peuplement, à la charnière des XIIe et XIIIe siècles. Le décompte des maisons a révélé que le bourg comportait au moins quarante logis vers 1200. Ces logis étaient insérés dans un espace clos par plusieurs portes et protégé par un fossé. D’après l’inventaire archéologique, la zone dite « de Montemart » était occupée dès le XIIIe siècle. La plus ancienne maison médiévale de cette zone serait celle de la parcelle 168 (fig. b), mais on peut supposer que des maisons existaient, dès le XIIIe siècle, au nord du croisement de la rue de Montemart et de la rue des Brabançons. Dans le bourg proprement dit, l’édifice le plus ancien pourrait être celui des parcelles 92 et 93 (fig. c).

À défaut de sources, l’activité foncière n’est pas documentée durant une période comprise entre le milieu du XIVe siècle et le début du XVe siècle. À partir de 1440 1450, l’étude historique s’appuie sur un nombre important de reconnaissances foncières.

Ces documents contiennent en outre des informations essentielles pour l’étude du bourg, comme la première mention connue du pont de Malemort, en 1443. Sur le plan archéologique, plusieurs vestiges de portes, de baies ou de cheminées peuvent être associés à cette séquence de « reconstruction ». Celle-ci semble avoir perduré jusqu’au milieu du XVIe siècle. À partir de cette date, la masse documentaire diminue.

Une reprise de l’activité foncière est perceptible vers le milieu du XVIIe siècle. Cette période correspond à l’apparition des premiers registres de notaires. Ceux-ci font état de nombreuses transactions portant sur des maisons du bourg, qu’il s’agisse de prix fait de réparation, de vente ou d’échange. Au XVIIIe siècle, le bourg connaît peut être des difficultés économiques. Selon plusieurs sources, le pont et la barque destinés au franchissement de Corrèze restent détruits durant plusieurs décennies. L’implantation d’une magnanerie dans l’ancien château de Bréniges et la construction d’une usine destinée à la production de tissus de gaze et de mouchoirs de soie, après 1760, marquent le début d’un certain « renouveau » économique. Les aménagements de la route de Sainte-Féréole et de la « traverse » de Malemort ont aussi probablement contribué au désenclavement de la ville à la même période. L’inventaire a permis de voir que de nombreuses maisons avaient effectivement été construites ou reconstruites au XIXe siècle (fig. d).

Dimitri PALOUMBAS