Fiche
Résumé
Prenant place dans le chantier de rénovation d’un ancien immeuble industriel destiné à abriter prochainement la Maison de l’Archéologie à Bram, une fouille s’est déroulée entre le 10 septembre et le 10 octobre 2004. Cette opération, qui fait suite à la découverte, lors de travaux au printemps dernier, de sépultures en cercueils et de niveaux de chaussées antiques à quelques mètres plus au sud, avait pour objectif la fouille de quatre zones correspondant à l’emplacement des massifs de fondation du futur musée. Chemin faisant est née l’idée d’intégrer le revêtement de la voie et sa stratigraphie dans le programme muséographique. Un cinquième sondage a alors été pratiqué, pour être à terme recouvert par une vitrine. Les données recueillies au cours de cette fouille préventive sont un apport estimable pour compléter la connaissance de la voie romaine et de ses aménagements immédiats lors de la traversée du vicus Eburomagus. En dépit des contraintes propres à la nature de l’opération vision partielle des structures, limitée à des petites « fenêtres » ce nouveau point d’observation a pu mettre en évidence une succession de niveaux de voiries de la période augusto-claudienne appartenant à l’antique voie de Narbonnaise. Il révèle en outre l’amélioration ponctuelle de ses abords à travers la probable présence successive, toujours au début du Ier siècle ap. J.-C., d’un fossé, utilisé un temps, puis comblé et transformé en un trottoir marquant la séparation entre la voie et son bas-côté sud.
L’absence de vestiges du Bas Empire, régulièrement observée à Bram, porte sans doute ici le témoignage des terrassements pratiqués jusqu’à nos jours depuis la mise en place du cimetière. Un hiatus chronologique concerne également les niveaux médiévaux, puisque aucun vestige – immobilier ou même céramique se rapportant à cette période n’a été identifié. Grâce à la fouille partielle de quarante-six sépultures, cette opération aura en outre permis d’illustrer par des données de terrain la connaissance d’un cimetière moderne jusqu’alors seulement connu dans les textes, en complétant les informations anthropologiques recueillies lors de la fondation des premiers piliers porteurs. La prédominance du cercueil, déjà entrevue lors de ces travaux, se trouve clairement confirmée. Le recrutement s’apparente visiblement à celui d’une population paroissiale, avec toutefois une faible représentation des individus immatures. La densité et l’extension du cimetière auront également pu être évaluées.
Yann HENRY