Fiche
Résumé
La « ferme de Bielle » est située dans le bourg de Soorts, non loin de l’église paroissiale. Elle se compose d’une maison, d’une étable attenante, d’une remise ou hangar et d’une soue (ou porcherie) construite au XXe siècle.
Préalablement à une restauration de cet ensemble, la Mairie de Soorts Hossegor a demandé une étude de l’étable dans la perspective d’obtenir une protection de l’édifice au titre des Monuments Historiques et en vue de sa restauration. À cet effet, un relevé en plan et en élévation du bâtiment et surtout de la charpente a été réalisé par Étienne Lavigne, architecte du patrimoine, avec qui nous avons collaboré. De plan quadrangulaire et de superficie voisine de 120 m², l’étable est circonscrite par trois murs en maçonnerie et par le mur pignon nord-ouest de la maison. Quatre poteaux répartis sur un plan approximativement carré divisent l’espace intérieur en trois nefs et trois travées. Ils réceptionnent la charpente qui soutient une toiture à trois pans. Hormis les poteaux et les aisseliers qui sont en chêne, les autres éléments sont en pin. La couverture est en tuiles canal.
En l’absence de sources historiques pour comprendre et dater les phases de constructions du site, l’analyse de la charpente de l’étable et divers sondages archéologiques ont permis de mettre en évidence la postériorité de cet édifice par rapport à la maison. Un tesson à glaçure verte retrouvé dans le mortier de fondation d’un de ses murs placerait cette construction au plus tôt dans le courant du XVIIIe siècle, au plus tard avant 1832, date du plan cadastral sur lequel figure le bâtiment. des datations contradictoires ont été proposées par deux laboratoires d’expertise en dendrochronologie pour des pièces maîtresses de la charpente, mais ces éléments sont suspectés ou se sont avérés être des remplois. L’apport de données dendrochronologiques sur l’abattage des bois n’a donc été d’aucune utilité. Des questions demeurent : quelle est la chronologie absolue de la construction de cette étable, d’où proviennent les bois en remploi ? La maison ne faisait pas l’objet d’une étude en soi. des sondages réalisés à l’intérieur de celle-ci n’ont apporté aucun indice pour estimer la chronologie de sa construction. Elle s’apparente très bien au type de la maison à couloir décrit par Toulgouat (La vie rurale et la maison de l’ancienne lande. Pau, 1987, p. 30) pour la région du Marensin (Born, Maremne, Seignanx). Le modèle architectural n’est pas suffisamment étudié pour être daté précisément. Bien qu’une datation en dendrochronologie (devenue douteuse) et le type de baies indiqueraient une construction du XVIIe XVIIIe siècle, les connaissances de M. Lavigne en la matière portent à la considérer du XVIIIe, voire du XIXe siècle.
Le site n’a livré aucun vestige reconnu de la période médiévale. Les informations recueillies sont insuffisantes pour statuer sur la chronologie et la typologie de cette occupation. de par sa proximité avec l’église, notre vision actuelle de la ferme de Bielle conduit à considérer celle-ci à mi-chemin entre l’airial et la maison de bourg.
Patrick BOUVART
Patrick BOUVART