Fiche

Résumé

La fouille réalisée en 2017, sur le tracé de la déviation du Teil (RN 102, parcelles cadastrales AM 182 et 180), livre un bilan archéologique contrasté en raison d’une faible densité d’entités archéologiques, imputable notamment à la forte érosion du secteur. Durant les périodes moderne et contemporaine, la zone fouillée est dédiée à des activités agropastorales dont les principaux vestiges sont des fosses à vocations diverses et le chenal de Joviac qui entaille la terrasse alluviale, créant par la même occasion la limite entre les deux parcelles cadastrales. Pendant l’Antiquité, un chemin, orienté nord-est/sud-ouest, assure la jonction entre le versant de la Montagnole et le vallon du Chambeyrol. Les périodes protohistoriques de l’âge du Bronze ne témoignent d’une fréquentation des lieux que par de très rares vestiges en place mais dont les rejets domestiques sont scellés dans des paléochenaux, laissant entrevoir le mode vie des habitants durant ces périodes. Tandis qu’à l’âge du Fer, un établissement rural dont l’activité principale est basée sur l’agropastoralisme, revêt certains aspects culturels d’un statut social privilégié connu pour les sites localisés en bordure de la vallée du Rhône et à la limite des aires culturelles méditerranéennes et hallstattiennes. Tout au long des ces périodes protohistoriques et historiques, l’environnement naturel de la terrasse de Joviac est sujet à de nombreuses mutations directement liées aux épisodes d’emprises et de déprises culturelles anthropiques.

Les résultats de cette fouille sont donc inédits notamment pour l’âge du Fer, et aussi pour les âges du Bronze. Le secteur de Rochemaure-Joviac étoffe ainsi la liste des gisements archéologiques pour l’Ardèche méridionale aux côtés de son voisin albain de La Grande Terre, et devient donc une référence supplémentaire dans la compréhension de l’organisation territoriale des cultures protohistoriques.