Fiche
Résumé
L’opération se déroule dans le centre historique de Grasse préalablement à la construction de la future médiathèque Charles Nègre. Elle s’articule essentiellement autour de la compréhension de l’évolution urbaine à l’échelle de plusieurs îlots et de la ville elle-même au travers d’une fouille sédimentaire et d’une vaste étude de bâti. Le terrain est actuellement en cours, les résultats présentés ici sont donc partiels. Quatre îlots bâtis forment la zone d’étude. Un premier îlot n’est représenté que par deux parcelles, deux îlots sont complets et le quatrième est totalement arasé. C’est ce dernier îlot qui fait l’objet de fouilles sédimentaires (fig. 1).
La fouille a mis en évidence, sous les niveaux de voierie conservés, des formations sédimentaires en position secondaire comportant de fortes concentrations de mobilier protohistorique (Bronze moyen/final). La fouille de ces ensembles est en cours. La fouille conjointe à l’étude du bâti a permis de mettre en évidence les dynamiques de structuration urbaine entre le Xe siècle et nos jours. On observe en première lecture un important hiatus entre l’occupation protohistorique et l’occupation médiévale dont les premiers artefacts recueillis indiquent une installation au cours des Xe et XIe siècles. Les zones ayant livré du mobilier céramique de ces périodes sont strictement cantonnées au niveau des voieries. Les zones bâties ne conservent aucune couche dans la mesure où tous les niveaux de caves sont le résultat de surcreusement réalisés à la fin du Moyen Age et au cours de l’époque moderne. L’installation d’un premier lotissement, investi par voie sédimentaire ou d’étude du bâti, débute entre la fin du XIIe siècle et le début du XIIIe siècle (fig. 2). Plusieurs corps de bâtiments ont pu être mis en évidence. Il s’agit à chaque fois de bâtiments d’élite comme en témoignent certains éléments architecturaux (fig. 3). L’ensemble est occupé et transformé sans discontinuité. On assiste au fur et à mesure à une densification du bâti ayant d’une part pour conséquence la réduction progressive des espaces publics (comme ailleurs dans la ville) et d’autre part des changements de statut des bâtiments à partir de la fin du Moyen Age. Les ensembles bâtis conservés le sont parfois jusqu’au troisième étage. Il est à noter par ailleurs que les relèvements de sols de voierie et les changements de niveau de circulation dans les bâtiments déjà constatés sur d’autres îlots ont également pu être mis en évidence.
Fabien BLANC