Fiche
Résumé
Castandet fut un important centre de production potière, du XVIIe siècle à la 1er moitié du XXe siècle, voire plus anciennement. Aujourd’hui, il ne subsiste qu’un seul four dans le village, celui de l’ancienne poterie Lamothe, au quartier Perron. La chambre de chauffe et la sole sont intactes, mais la voûte du laboratoire est partiellement effondrée. Ce four étant sur une propriété privée, l’Association des Amis du Patrimoine Castandetois a lancé un projet de reconstruction à l’identique de l’édifice sur un espace public. Ce travail sera confié à Philippe Dupouy, potier, qui a aimablement participé à notre étude.
C’est dans ce cadre qu’il a été demandé au bureau d’études Hadès une analyse technique et archéologique de ce four ainsi qu’un relevé servant de base de travail à sa reconstruction.
Les relevés du bâti Le four et le mur adjacent (qui conserve des supports d’étagères pour le séchage des pots) ont nécessité la combinaison de trois techniques de mesures.
une couverture en photogrammétrie numérique pour les parties accessibles ; la télémétrie laser (scanner) consistant en une couverture de l’objet par balayage d’un faisceau laser ; des relevés complémentaires manuels pour certaines parties difficilement accessibles telles que l’alandier.
Les données collectées ont été ensuite assemblées dans un modèle numérique, les coordonnées des points étant connues en trois dimension (X,Y,Z). de ce modèle, à une échelle donnée, on peut extraire autant de documents que nécessaire : plans par niveau, coupes, élévations. Il peut également être exploité pour la réalisation d’une maquette par une machine à commandes numériques.
L’étude du four.
Il n’était pas prévu de recherches sur l’histoire de l’artisanat potier et des techniques de construction des fours à Castandet. Toutefois, un inventaire des sources historiques conservées aux Archives départementales des Landes a pu être réalisé par Aurélie Mercé, étudiante à l’Université de Toulouse le Mirail, dans le cadre d’un stage pratique. Les cadastres anciens ont ainsi permis de situer la construction du four Lamothe postérieurement à 1844.
Ce four, du type à flamme directe, présente un plan en fer à cheval. L’alandier forme un couloir en U voûté d’une succession d’arcs. La sole est composée d’un blocage en briques entre ces arcs, le tout étant recouvert d’une chape d’agile lissée. Un couloir central carrelé matérialise la circulation du potier lors du chargement du four. La sole est percée d’évents régulièrement espacés en pied de voûte et sur le reste de la surface. L’entrée du four est fort dégradée. Elle se situait à l’extrémité nord, à l’opposé de l’accès à l’alandier. Seule une partie du piédroit ouest est conservée, bâti en briques crues à l’origine. Après avoir chargé le laboratoire, le potier condamnait cette ouverture par une maçonnerie d’argile et de tessons de pots en laissant un espace libre dans la partie supérieure pour l’évacuation des fumées et pour l’observation. Une partie de ces fumées devait également s’échapper par la partie basse de la porte. Les parois du four sont bâties en assises réglées de cailloux et briques de terre crue jointés au coulis d’argile. Mais l’une des particularités de ce four, comme de tous ceux qui existaient à Castandet, est la voûte du laboratoire bâtie en pots emboîtés les uns dans les autres, avec interposition d’un joint d’argile Ces pots sont des sortes d’oules en céramique à cuisson oxydante, spécialement tournées pour l’occasion. Un enduit d’argile, grossièrement lissé à la truelle, recouvrait l’intrados de cette voûte.
Le four était protégé par un hangar, à l’exception de l’entrée du laboratoire d’où s’échappaient les fumées. Ce hangar servait à l’entrepôt du combustible (ajoncs) et au séchage des pots avant cuisson.
Bernard POUSTHOMIS
Bernard POUSTHOMIS