Fiche
Résumé
Bien que constituant un élément majeur du site de Saint Cirq Lapopie, le château n’avait jamais fait l’objet d’une étude archéologique. Dans le cadre d’un projet de réaménagement des vestiges, la municipalité et la Communauté de Communes Lot Célé ont souhaité une intervention archéologique, confiée à HADÈS.
Au moins depuis le XIIIe s. cette place forte implantée sur l’arête rocheuse qui domine le bourg était partagée entre les Lapopie, les Gourdon et les Cardaillac. Toutefois, la localisation des trois châteaux reste mal assurée. L’intervention archéologique s’est limitée aux vestiges de l’extrémité est de la forteresse médiévale, là où devait se situer le château dit des Cardaillac. D’une élévation conservée de 10 m. pour une longueur de 37 m., ils se composent d’une courtine percée de fenêtres et de latrines et de salles qui, sur trois niveaux étagés, viennent s’accoler au rempart. Ces différents états sont en partie masqués par des apports importants de remblais. de plus, la lecture des élévations est sujette à caution tant sont nombreuses et souvent abusives les restaurations modernes. Durant un mois (mi-septembre à mi-octobre 1996), et avec l’aide de l’association PIERRE, le déblaiement d’une salle basse et six sondages d’évaluation ont ainsi été effectués.
La salle basse, accessible par une brèche ancienne pratiquée à la base de la courtine sud, a été vidée des remblais d’abandon post médiévaux qui la comblaient partiellement et a ainsi permis de lui restituer son volume primitif. D’une superficie de 48 m2 et voûtée d’un berceau continu, cette salle devait être à usage de cave ou de remise, faiblement éclairée au nord par une fenêtre en meurtrière. Elle est desservie dans l’angle nord-ouest par un escalier en quart de cercle, dégagé sur huit degrés et dont le débouché extérieur a été reconnu. Le niveau d’usage est formé par un sol de mortier ou, quand il était présent, par le substratum rocheux nivelé. de nombreux éléments lapidaires des XIIIe au début XVIe s., auxquels étaient associés de la céramique moderne se trouvaient dans les remblais d’abandon. Un sondage réalisé à la connexion avec le rempart sud a permis la découverte de mobilier qui n’excède pas le XIVe s., datant ainsi la construction de la salle.
Trois sondages sur la terrasse qui couvre cette salle basse ont amené la découverte de trois pièces contiguës de plan quadrangulaire. Elles sont différenciées par les niveaux de sols qui s’organisent à des altitudes différentes et par des vestiges de maçonneries de refends. Les niveaux d’abandon, très perturbés, n’ont livré que peu de mobilier. Outre plusieurs tessons protohistoriques qui témoignent d’apports externes, Celui-ci est circonscrit dans une fourchette des XVIIIe et XIXe s.
La chronologie relative des trois phases distinctes comprenant le donjon, le rempart et la salle basse a été démontrée par un sondage pratiqué à l’intersection de ces trois constructions.
Un dernier sondage, réalisé à l’aplomb de la latrine ouest-qui forme une avancée sur le parement sud du rempart, a amené la découverte d’une structure maçonnée à la base de la courtine. Elle peut s’apparenter à un réceptacle permettant la collecte des matières liquides dont on faisait usage pour le traitement des peaux (pellisserie).
Didier RIGAL