Fiche
Résumé
L’intervention archéologique qui s’est déroulée du 3 au 7 novembre 2014 sur l’église Saint-Sigismond de Larressingle s’inscrit dans le cadre d’une étude préalable avant travaux ayant pour objet la façade ouest et la toiture de l’église (fig. 1), sous la maîtrise d’œuvre de Stéphane Thouin, Architecte en chef des monuments historiques. La compréhension de la partie la plus ancienne de l’édifice se révélant particulièrement complexe, une expertise archéologique a été demandée. Confiée à la société Hadès, cette expertise devait permettre de cerner les différentes phases de construction du bâtiment.
L’étude a mis en évidence six séquences de construction, plus ou moins bien cernées chronologiquement (fig. 2 et 3). Les rares témoins permettant d’évoquer la phase 1 sont ténus : ils se résument à un encadrement de baie sur la façade nord de l’église, et à des collages de maçonnerie sur les façades sud et nord. Cette phase correspondrait à la construction d’un bâtiment avant le XIIe siècle. L’édification d’une église dans le courant du XIIe siècle constitue le fait principal de la phase 2. D’importantes modifications furent apportées à cette église durant les XIIIe-XIVe siècles (phase 3). La construction d’un chevet plat permit d’agrandir l’édifice, et l’on suréleva la « salle haute » d’un mur doté d’un parapet crénelé. La phase 4 correspond à deux événements majeurs, intervenus durant la toute fin du Moyen Âge : le « rhabillage » de la « salle haute » par le biais du percement de quatre ouvertures, dont une porte desservant une salle reliant l’église et le deuxième étage du château ; la construction d’un étage au-dessus du chevet plat. Le clocher-mur actuel daterait de l’époque moderne (phase 5). Les cloches sont toutefois plus récentes et témoignent, avec le décor de faux-appareil, de travaux durant la période contemporaine (phase 6).
Certes lacunaire, l’étude archéologique de l’église Saint-Sigismond de Larressingle a permis de révéler toute la complexité du bâtiment. Le phasage restitué coïncide peu ou prou avec les données qui étaient jusque-là connues, mais certaines informations ont pu être précisées. Ainsi, l’existence d’un clocher-mur roman semble maintenant avérée, et tout porte à croire que la salle construite en surplomb, entre l’église et le château, relève quant à elle d’une séquence relativement « récente » (fin du Moyen Âge-début de l’époque moderne). Malgré ces résultats, l’étude mériterait d’être poursuivie, car de nombreuses informations sont encore incomplètes.
Dimitri PALOUMBAS-ODILE