Fiche
Résumé
La restauration récente du mur-clocher de l’église Saint-Martin de Ladaux a conduit le maître d’œuvre du projet, l’architecte Joël Jaboeuf, à solliciter une intervention archéologique du bureau Hadès sur l’ancien parvis afin de déterminer la nature du sous-sol et prendre les mesures qui s’imposent pour la conservation et la mise en valeur de cette façade occidentale. En effet, l’assainissement des bases du mur de la façade nécessitait la récupération des eaux pluviales et leur évacuation vers les drainages anciens établis sur les flancs de l’église. Trois sondages manuels limités ont été réalisés sur le parvis afin d’apporter les informations susceptibles de déterminer l’aménagement le mieux adapté aux contraintes du sous-sol (fig. 1). Par ailleurs, quelques sondages géologiques à la tarière, engagés autour de l’église, ont été surveillés.
Lors de ces travaux, plusieurs sépultures ont été observées à moins de dix centimètres sous le niveau actuel de circulation (fig. 2). Il s’agit pour la plupart de coffres bâtis en parpaings calcaires dont les couvercles manquent, enlevés suite au nivellement du parvis de l’église, probablement lors de la démolition de l’ancien porche au XIXe siècle. Ces tombes sont médiévales pour certaines et d’autres, plus rares, sont d’époque moderne, ainsi qu’en atteste une monnaie double tournois associée à la sépulture d’un nouveau-né emmailloté dans un linceul dont on a observé les épingles. On note aussi une fosse anthropomorphe creusée en pleine terre, mais dont les parois verticales laissent supposer un coffrage de bois. Recouverte d’un couvercle de dalles et de cailloux calcaires, elle contenait un individu adulte en décubitus dorsal, qui a été dégagé dans un sédiment de colmatage contenant du mobilier céramique des XIe-XIIe siècles. Cette sépulture avait été recouverte par le mur de l’ancien porche dont on a pu retrouver une partie de la fondation du mur nord, maçonnée en cailloux calcaires. Ce mur, à associer à une file de six corbeaux établie sur la façade de l’église, a été bâti au XVIIe ou au XVIIIe siècle. Il vient s’appuyer sur l’angle du ressaut de fondation du clocher pignon de l’église, dont la construction peut être attribuée à une campagne de la seconde moitié du XVe siècle.
Jean-Luc PIAT