Fiche

Résumé

Le bourg de Clermont en Genevois (Haute Savoie), installé dans un écrin de verdure au cœur des collines de l’avant pays savoyard, est marqué par un édifice monumental qui reste une exception dans cette région [fig. a] : la confortable résidence d’été d’inspiration Renaissance [fig. b] construite à la fin du XVIe siècle par un enfant du pays, Gallois Regard. Issu d’une famille de notaires, Gallois Regard est devenu, lors d’une longue carrière à la Curie romaine, évêque de Bagnorea en Italie centrale et proche collaborateur du Pape Pie IV. Vers la fin de sa vie, brouillé avec le Pape Pie V et ayant quitté la vie romaine, il a commandité deux des édifices les plus marquants de la seconde moitié du XVIe siècle conservés en Haute Savoie : l’Hôtel de Bagnorea, à Annecy au cœur de la ville et des affaires ; le château de Regard à Clermont, résidence d’été construite au cœur de son village natal.

Afin de prendre en compte l’insertion du Château Renaissance dans son environnement historique et patrimonial, le Conseil général de la Haute Savoie a souhaité réaliser un état des lieux archéologique du bâti du château, en relation avec le site du château médiéval et le développement du bourg au Moyen Âge et à l’Époque Moderne. Cette étude, qui n’a mis en œuvre aucune méthode invasive de recherche, s’est attachée à analyser l’épiderme de l’édifice et son architecture. Elle avait pour objectif d’aborder sur le plan archéologique la chronologie de la construction du château et son évolution, les techniques et matériaux de construction mis en œuvre, ainsi que la relation entre les sources historiques et le monument. L’analyse archéologique du château de Regard a permis de faire le point sur l’architecture Renaissance du château, ses inspirations et sa mise en œuvre, mais surtout de mettre en évidence des parties conservées antérieures aux travaux de Gallois. Ainsi, l’étude, bien que limitée par l’absence de sondages dans les élévations, a permis de caractériser la maison haute ou forte qui formait l’angle nord-ouest du plain château, ainsi qu’un pan de courtine adjacente à cette édifice et correspondant à l’enceinte nord de ce même plain château [fig. c].

Un second volet de l’étude visait à établir un inventaire des éléments patrimoniaux et architecturaux remarquables existant dans le bourg de Clermont et à proximité. Les recherches ont porté notamment sur l’analyse des plans cadastraux et la recherche de traces fossiles du parcellaire médiéval. Un état de conservation global du bâti ancien a été dressé, ainsi qu’un inventaire des éléments lapidaires en remploi répartis dans le bourg.

Laurent D’AGOSTINO