Fiche
Résumé
Le château de Rochechouart est implanté en bordure sud-ouest de l’agglomération, sur un éperon qui domine le confluent de la Graine et de la Vayres. Il est aujourd’hui occupé par les appartements et les bureaux de la sous préfecture, le Tribunal et ses services administratifs et le Musée d’Art Contemporain. L’édifice refermé sur une cour centrale présente un plan pentagonal clôturé de courtines flanquées de tours d’angle rondes. Ce château offre aux historiens de l’art un intérêt certain car il illustre pour la région la transition entre le Moyen Âge et la Renaissance. L’aile orientale du château conserve un niveau de caves dont la moitié sud ouest-doit faire l’objet d’aménagements. Un projet de stockage des œuvres d’art du Musée dans ces sous-sols est en étude. Il entraînerait l’abaissement du niveau des sols actuels. Pour cette raison le Service Régional de l’Archéologie a prescrit une intervention archéologique préalable permettant d’évaluer à la fois l’épaisseur des remblais comblant ces caves et leur qualité archéologique.
L’histoire du château de Rochechouart n’a été abordée à ce jour qu’à travers celle de ses propriétaires. Le premier vicomte de Rochechouart apparaît dans les textes à la fin Xe s. On peut en déduire que dès cette époque existe un « château » qui représente le nouveau pouvoir vicomtal. Les vestiges les plus anciens conservés sur le bâtiment actuel sont la tour est, qui flanque le châtelet, et une partie de la courtine nord est. Ils sont généralement datés entre le second quart du XIIIe s. et le tout début du XIVe s. Le château est reconstruit probablement dans le dernier quart du XVe s. et le premier quart du XVIe s. Un inventaire de 1743 nous montre le château dans un piteux état. Il est réaménagé de 1762 à1769. Mais la Révolution ruine l’édifice qui sera racheté par le Département en 1836.
L’évaluation réalisée début août 1998 confirme bien une occupation antérieure au château moderne, associant des constructions en bois et en pierres. Directement aménagé sur le rocher, ont été dégagées, concentrées dans les caves sud, une série de creusements (trous de poteaux, saignées rectilignes) ainsi que des maçonneries arasées (à l’angle sud ouest). Cet ensemble de vestiges constitue un premier état d’aménagement du site. On peut également lui rattacher d’autres structures : un lambeau de sol en cailloutis épandu sur la surface rocheuse et une probable aire de foyer ? L’abandon de ces premières constructions mixtes se traduit par un démontage. Les creusements sont comblés et les maçonneries arasées. des niveaux de circulation viennent sceller cette première installation et constituent un second état d’occupation qui sera abandonné lors de la reconstruction du château à l’époque Moderne.
Le mobilier est trop anecdotique pour préciser une datation des séquences chronologiques reconnues : premier état (construction), abandon du premier état (démontage), second état (occupation), abandon du second état (reconstruction). Les trois dernières se succèdent dans une fourchette chronologique très serrée fin Moyen Âge début de l’époque Moderne qui reste à préciser.
Sylvie CAMPECH