Fiche
Résumé
Le château de Saint-Germain-de-Confolens occupe une place stratégique sur un promontoire rocheux situé entre les vallées de la Vienne et de l’Issoire. Si des spéculations existent sur la présence d’un château dès le VIIIe siècle, le premier seigneur du lieu avéré n’est connu qu’en 1073. Il s’agit d’Hélie de Saint-Germain. L’existence d’un château se trouve confirmé en 1087, par le mention d’un « castrum Sancti Germani ». Le château de Saint-Germain a fait l’objet de plusieurs descriptions ou études plus ou moins approfondies depuis le XIXe siècle. Les travaux de Pierre Boulanger ont surtout marqué la connaissance du site. Il est en effet à l’origine des premières campagnes de restauration, de fouilles et de mise en valeur du site, avec la publication en 1969 d’un article de fond intitulé : Un Château médiéval à Saint-Germain et d’un ouvrage de synthèse édité en 1992, Saint-Germain de Confolens. Quelques pages de notre histoire. Une première évaluation archéologique a été effectuée en 1997 par David Brunie (AFAN). Sept tranchées ont été ouvertes dans et autour du château, permettant la première caractérisation des différents niveaux d’occupation encore en place. Une première synthèse des connaissances se trouve dans l’évaluation architecturale réalisée en 1998 par Jean-Claude Colin. L’ensemble de données connues sur le château a été compilé par Sébastien Dumas-Delage dans un mémoire de master réalisé en 2015. La présente étude prend place dans un diagnostic architectural et archéologique répondant à un cahier des charges émis par le Service Régional de l’Archéologie de Nouvelle-Aquitaine. Ce document s’inscrit dans un programme de restauration, mise en sécurité et mise en valeur du château de Saint-Germain-de-Confolens porté par la communauté de communes de Charente Limousine, propriétaire du site. En accompagnement de ce projet, le cahier des charges de l’état préconise donc une étude-diagnostic préalable comportant un volet architectural et un volet archéologique. L’étude archéologique doit comprendre une étude documentaire synthétisant toutes les données existantes sur le château, une analyse archéologique approfondie du monument utilisant les méthodes de l’archéologie du bâti ainsi que deux ou trois sondages, dont un préconisé dans la salle sous le donjon. Le bureau d’étude Hadès a donc répondu à ce cahier des charges en partenariat avec l’agence d’architectes du patrimoine Arc&Sites, qui réalise le volet architectural. Les résultats de l’étude archéologique ont permis de déterminer au moins sept phases de construction du château. Un des sondages réalisés lors de l’étude a mis au jour des éléments témoignant d’une première occupation du site entre le milieu du Xe et le début du XIe siècle (phase 1). Il pourrait s’agir d’un reste de motte ou de bâtiments détruits. Probablement au sein de cette structure s’installe une tour carrée à contreforts. Cette seconde construction prend vraisemblablement place dans la seconde moitié du XIIe siècle (phase 2). Il semble que cet ensemble soit ensuite complété par un bâtiment ou une enceinte dont le plan nous est inconnu mais dont il reste une maçonnerie comportant une archère à croisillon et étrier triangulaire, indiquant un aménagement du début du XIIIe siècle (phase 3). La chronologie complète du site nous échappe quelque peu sur deux siècles car la quatrième phase de construction correspond à la tour dite du puits et datée du XVe siècle par ses archères-canonnières. Vient ensuite dans un cinquième temps une restructuration complète du site dans la première moitié du XVIe siècle. Ce programme voit l’aménagement d’un logis à l’ouest, intégrant les éléments antérieurs ainsi que trois trous circulaires présentant des canonnières à la française. Cette importante reconstruction a du se dérouler en plusieurs parties. Le château est ensuite légèrement modifié avec la période troublée des guerres de religion (phase 6) avant d’être petit à petit abandonné à partir du XVIIe siècle et transformé en carrière de pierres au XIXe siècle (phase 7).