Fiche

Résumé

Lors de travaux consistant à placer une gaine électrique sous le dallage des chapelles de la nef et du chœur de la cathédrale de Rodez, les ouvriers ont mis au jour quelques fragments de sculptures dans la chapelle de l’Agonie de Jésus au Jardin des Oliviers, la quatrième chapelle sud de la nef. Poussés par leur curiosité, ils ont approfondi le dégagement de ces éléments. Au total 160 fragments de toute taille ont été déterrés.

A la suite de cette découverte fortuite, le Service Régional de Midi-Pyrénées nous a demandé de faire un inventaire des fragments et une observation de la stratigraphie mise au jour dans la chapelle. L’observation de la stratigraphie semble indiquer que le sol d’origine, au XVe siècle, était plus bas de 50 cm maximum. Après les saccages de la Révolution, la chapelle comme l’ensemble de la cathédrale est en mauvais état. Les dalles du sol ont été récupérées ou détériorées. Le sol lui-même est accidenté par les différentes activités profanes qui y ont été effectuées. On imagine un lieu encombré de gravats de toute sorte. Au début du XIXe siècle, lorsque le siège épiscopal est rétabli (vers 1823), on nettoie la cathédrale. La chapelle de l’Agonie est alors remblayée avec notamment les gravats de destructions de sculptures. Ces gravats sont de diverses provenances, sans que l’on puisse préciser leur origine. Plusieurs ensembles se distinguent : fragment de chapiteau roman, fragments d’éléments décoratifs d’architecture gothique, ensemble de statuaire polychrome de la seconde moitié du XVe siècle, ensemble de statuaire non polychrome de la fin du XVe siècle XVIe siècle. L’intérêt exceptionnel de ces découvertes devrait inciter au dégagement de tous les fragments afin de pouvoir effectuer des remontages, mêmes partiels, qui permettraient d’identifier les ensembles et ainsi de relancer l’étude et les connaissances de la sculpture gothique en Rouergue.

Sylvie CAMPECH