Fiche
Résumé
1999
La présente évaluation archéologique précède la création d’un drain autour du chevet de la cathédrale Saint Alain sous l’église de la Conservation Régionale des Monuments Historiques de Midi-Pyrénées. Deux sondages de 1 m par 1,5 m environ ont été implantés au chevet de l’édifice, ainsi que deux micro sondages.
Le premier sondage, au nord est, a révélé l’existence d’une occupation antérieure à la construction du chevet avec un remblai de destruction, suivi d’un sol de circulation auquel était associé un trou de poteau. La chronologie du bâti (début XIVe s.) et du mobilier mis au jour (XVe s.) montre une discordance qui n’a pu être résolue. La construction du chevet s’effectue ensuite en plusieurs étapes accompagnées de remblaiements successifs scellés par un remblai récent.
Le second sondage, au sud est a été interrompu sur une structure de blocage noyé dans du mortier de chaux. Il révèle seulement la présence de structures postérieures au chevet. La première est le blocage épais mentionné précédemment, probablement un mur de soutènement contrebutant le chevet. Deux micro sondages ont révélé la présence de cette structure à l’est du chevet. Elle a peut être été réalisée entre 1514 et 1523. Un second aménagement d’époque moderne, peut être un édicule ou un simple muret complété par une calade de galet, a ensuite été réalisé. L’ensemble fut arasé et scellé, dans le courant de XXe siècle, par une forme de mortier de chaux recevant un pavement de carreaux de terre cuite. Ces investigations, qui n’ont pu être menées à leur terme, ne permettent pas de statuer définitivement sur la menace du creusement du drain.
Pierrick STÉPHANT
2014
Dans le cadre de la restauration des décors intérieurs de la cathédrale Saint-Alain de Lavaur, l’Architecte en chef des monuments historiques a souhaité que soit vidé le comblement partiel d’une niche à remplage située dans le mur sud du chœur (fig. 1). Ce bel ouvrage polychrome, contemporain de l‘abside achevée en 1332, était traditionnellement interprété comme un ancien lavabo liturgique.
Le remplissage a été soigneusement piqueté à la main sur une soixantaine de centimètres de hauteur jusqu’à dégager son appui en dalles de calcaire et briques. Le comblement stratifié de briques et tuiles de récupération était mélangé à du mortier désagrégé issu de la destruction d’une maçonnerie. Un muret de briques pleines, bâties au mortier, assurait la fermeture côté chœur. Le piédroit droit, qui a visiblement fait l’objet d’une lourde destruction, est alors rebâti en même temps que ce muret.
Ce rehaussement a été réalisé au XVIIIe siècle lorsqu’une cimaise en marbre a été mise en œuvre à la base des murs du chœur. Mais la présence d’un fragment de tuile plate mécanique et de quelques briques creuses de 5 cm indiquent que le comblement a été reconstitué dans la seconde moitié du XXe siècle, peut-être lorsque cette niche a été restaurée. En effet, on trouve dans le remplissage un fragment de moulure de remplage en calcaire et un fragment de tore en mortier et plâtre non peint ainsi que divers morceaux d’enduit mural.
Il s’avère que l’ouvrage, une fois dégagé, est une belle niche de plus de deux mètres de haut et c’est un trou creusé sans grand soin dans la partie gauche de l’appui en pierre qui est sans doute à l’origine de l’interprétation comme lavabo de chœur.
Les décors peints ont presque totalement disparu sur la moitié inférieure du remplage et des murs mis au jour. Il ne subsiste qu’une sous-couche ocre de préparation. On peut donc se demander sur quels critères repose la restauration de la polychromie actuellement visible.
Bernard POUSTHOMIS