Fiche
Résumé
2018
La Vallée du Sor est une des premières voies de pénétration dans le Massif central en venant de Toulouse ; elle se situe plus précisément dans sa partie sud-ouest dite la Montagne Noire. Le contraste est important entre cette vallée profonde où coule le Sor, rocheuse et boisée, bordée de plateaux, et la plaine de Revel, autrefois marécageuse et aujourd’hui toute dédiée à l’agriculture intensive. Au Moyen Age, la vallée du Sor se situe en limite du domaine des Trencavel et au contact direct de celui du Comte de Toulouse.
Au cours du second Moyen Âge, son économie était fondée sur l’élevage du mouton, le travail de la laine et l’utilisation de la force hydraulique avec des moulins à blé et des moulins foulons transformés plus tard en martinets à cuivre ou à fer dont les nombreuses ruines ponctuent la vallée.
Plusieurs sites archéologiques d’intérêt jalonnent les crêtes tels celui de Verdun-Berniquaut qui domine la plaine de Revel, le château seigneurial de Roquefort reculé dans la vallée et le castrum de Durfort qui contrôle l’entrée de cette même vallée. Ces trois sites médiévaux ont fait ou font encore (pour Roquefort) l’objet de recherches archéologiques d’importance, mais pour l’essentiel leurs résultats restent à l’état de rapports de fouilles. La documentation historique a été passablement étudiée, mais nombre d’analyses restent à faire, ne serait-ce que par l’exploitation fine des compoix de Durfort de 1559 et 1615 ou par l’étude des réseaux féodaux et des relations politiques dans le Languedoc médiéval.
Au bilan, toutes ces recherches, dont peu ont encore fait l’objet de publications de synthèse, constituent autant de monographies qu’il est nécessaire de mettre en lien par le croisement des données historiques et archéologiques. Étudier la vallée du Sor au Moyen Âge, c’est étudier un contexte géographique, politique et économique cohérent au contact d’un autre contexte très différent mais tout aussi cohérent qui est celui de la plaine de Revel. L’intérêt de cette vallée a conduit à mettre sur pied un Projet Collectif de Recherche dont le but est l’analyse de cette zone de contact entre plaine et montagne durant le Moyen Âge (et au-delà), tant dans le domaine politique que sur l’occupation de la vallée, l’économie, la vie quotidienne de ses habitants, voire le degré de technicité par l’étude de martinets. En outre, un tel projet sera l’occasion de rédiger une synthèse des dix-sept années de fouilles programmées et de prospections sur le castrum de Durfort.
Le démarrage du PCR, cette année, a été pour partie consacré à la mise en ordre de la documentation existante, qu’elle soit bibliographique ou archéologique. Mais il a surtout été consacré à une première exploitation d’un relevé LIDAR réalisé par le propriétaire du château de Roquefort. A titre de test cette exploitation a été limitée à une bande transversale à la vallée qui intègre les sites de Durfort et de Berniquaut. Les résultats, très encourageants bien qu’inégaux en fonction de pentes rocheuses qui masquent le bâti, devront être affinés et nécessiteront un travail de vérification et de compléments sur site.
Bernard POUSTHOMIS pour l’équipe du Projet Collectif de Recherche