HADÈS Archéologie

Étude du bâti historique

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Fiche

Résumé

L’étude du bâti historique d’Ajaccio a été réalisée à la demande de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) de la Corse-du-Sud dans le cadre du projet d’extension et de redéfinition de l’aire de valorisation de l’architecture et du patrimoine (AVAP), dans le but de prendre en compte, de façon plus spécifique, son patrimoine bâti médiéval et moderne. D’une superficie de 18 ha, l’emprise de la zone urbaine à étudier englobe 375 parcelles. Elle se concentre sur l’ancienne ville intra muros au-delà de la citadelle et le premier faubourg côtier au nord appelé Borgo.

L’étude du bâti historique d’Ajaccio se nourrit d’une étude documentaire préalable à une prospection des immeubles. L’étude documentaire a été réalisée par A. Orsini, architecte du patrimoine chez Orma Architettura et l’enquête de terrain a été effectuée par L. Deye, archéologue Hadès spécialisée dans les périodes médiévale et moderne. L’étude urbaine s’est appuyée sur des supports graphiques issus du récolement documentaire mais également sur des documents planimétriques géoréférencés produits sur SIG par É. Dellong, archéologue géomaticien.

À travers une approche morpho-typologique originale des îlots, des parcelles et des immeubles occupant la zone d’étude, les données recueillies permettent d’envisager une cartographie relativement précise de l’évolution de la ville d’Ajaccio, depuis la construction de la citadelle à la fin du XVe siècle jusqu’au XXe siècle. La mission de prospection archéologique a permis de repérer les édifices ayant conservé des éléments attribués à une construction médiévale à moderne. Au regard de la fondation de la citadelle à l’extrême fin du XVe siècle, cette première trame urbaine dite « médiévale à moderne » est attribuée aux XVIe et XVIIe siècles. Cette trame primitive de la fondation de la ville est appréhendée dans ses grandes lignes grâce aux documents iconographiques de cette période et grâce aux principaux édifices de culte dont les dates de fondation sont connues.

L’association de certaines typologies récurrentes à cette première trame urbaine découle d’une part des typologies elles-mêmes et d’autre part de la corrélation de la localisation de ces typologies conservées avec les plans anciens, notamment le plan de 1707 de la ville. Prenons l’exemple de la typologie des baies couvertes d’arcs surbaissés, celle-ci est observée dans une proportion bien plus importante dans la ville intra muros, notamment sur des immeubles qui ont conservé des surfaces réduites sans compter les étages qui sont issus d’un aménagement postérieur. Cette même typologie se retrouve sur des immeubles situés dans le faubourg et dont la localisation semble correspondre avec les représentations qui en sont faites sur le plan de 1707. Ainsi, le croisement de plusieurs données permet de repérer les édifices conservant leur disposition primitive, c’est-à-dire médiévale à moderne. L’acquisition de ces données réalisée par l’enquête de terrain a induit la création de fiches « immeubles ». Celles-ci ont été intégrées à un SIG de façon à pouvoir générer des requêtes et ainsi des cartes automatisées. L’acquisition de ces données a également été l’opportunité de réaliser une étude des typologies architecturales des immeubles étudiés qui permet d’appréhender l’évolution de leur forme au fil des siècles.

Aussi les observations réalisées ont-elles permis d’approfondir la question de l’approche du bâti dans la perspective de restituer les modes, rythmes et pulsations que la ville a connus depuis le XVe siècle. À ce titre les futures études du bâti ne pourront que compléter les données de cette prospection préalable.

Dans ce cadre, futures prescriptions et/ou surveillances archéologiques, certains immeubles pourront être ciblés, notamment ceux ayant conservé des entités architecturales de leur configuration primitive datée des XVIe ou XVIIe siècles. Certaines problématiques archéologiques mises en exergue dans ce rapport pourront contribuer à des pistes de recherche préalables. On peut évoquer notamment la problématique de la trame parcellaire et l’évolution des espaces bâtis sur l’espace viaire qui est renseignée chronologiquement dans la vieille ville par des constructions qui se développent depuis la rue Bonaparte jusqu’au rempart sud de la ville. Sur la base du plan de 1707, l’évolution de la trame urbaine a pu être identifiée sur la rue du Cardinal Fesch, avec des immeubles datés du XVIIe siècle.

Laura DEYE