Fiche
Résumé
Saint-Dizier-la-Tour est une commune située dans la Creuse, à une vingtaine de kilomètres à l’est de Guéret, préfecture du département. Elle est constituée de deux anciens hameaux, la-Tour-d’Austrille et Saint-Dizier réunis en 1848. L’église Saint-Didier et Saint-Blaise est localisée à l’ouest des habitations principales de Saint-Dizier (fig. 1). En 2004, cette dernière fait l’objet d’une inscription sur la liste des Monuments Historiques suite à la découverte d’un décor peint sur le mur intérieur sud du chœur, daté de 1650-1680 (fig. 2). L’édifice actuel est principalement une reconstruction du XVIIème et XIXème siècles.
En 2015, une opération archéologique aux abords du chevet met en évidence une fondation romane de l’église Saint-Didier entre le XIème et le XIIIème siècle. Elle s’appuie sur des blocs massifs appartenant aux vestiges d’un bâtiment tardo-antique dont la vocation est supposée funéraire. Cette hypothèse se base sur l’ex
emple d’autres correspondances entre constructions gallo-romaines et constructions religieuses médiévales dans la région du Limousin. Au fil du Moyen Âge, l’église évolue jusqu’à une période de forts remaniements à l’époque moderne, entre le XVIème et le XVIIème siècle.
Depuis la découverte d’un sarcophage mérovingien sous la chapelle ouest au XIXème siècle, l’horizon funéraire médiéval était supposé. Les investigations au pied des maçonneries ont permis de confirmer l’existence d’un espace sépulcral développé à l’ouest, au sud-ouest et au sud du chevet de l’église. Sa chronologie englobe l’ensemble du Moyen Âge jusqu’à l’abandon et le transfert du cimetière en 1869 (attesté dans les archives).
La présente intervention s’est déroulée dux25 au 29 septembre 2017. Elle s’inscrit dans le cadre d’un suivi de travaux consistant à la mise en place du réseau Haut-Débit dans la commune de Saint-Dizier-la-Tour, sous la maîtrise d’ouvrage du Syndicat Mixte Dorsal. Les travaux se sont traduits par l’enfouissement de deux cuves de branchement à l’ouest de l’église, à proximité des armoires électriques existantes ainsi qu’une tranchée linéaire d’environ 55 m pour raccorder le réseau aérien (fig. 3). L’emplacement de la tranchée laissait supposer une perforation des niveaux sépulcraux.
Les résultats de cette opération ont permis d’ajouter des éléments à la compréhension de l’extension du cimetière moderne. Il semble se limiter à un périmètre restreint autour du chevet, sous la forme d’un espace cémétérial dense dont le diamètre est estimé entre 6 m et 6,50 m au sud-ouest de l’église. Malheureusement, les sondages n’ont pas permis de développer l’aspect de l’évolution et de la gestion de cet espace en regard des modifications du bâtiment religieux depuis sa fondation romane. Une sépulture isolée en marge de ce périmètre interroge, elle est supposée de datation précoce au vu de sa morphologie et de la stratigraphie observée. Enfin, la présence d’un alignement de fosses est mise au jour à l’ouest du bras ouest du transept. Elles sont similaires à des piles par leur construction, et questionnent sur leur fonction et leur relation avec l’édifice médiéval (fig. 4).
En conclusion, ces résultats, même modestes, justifient la nécessité d’une surveillance archéologique aux abords d’édifices ecclésiaux ruraux comme l’église Saint-Didier et Saint-Blaise. Ils apportent quelques éléments de connaissance supplémentaires en plus d’enrichir et d’élargir les questionnements.