Fiche
Résumé
Le SIVOM du canton de Coursegoules a procédé à la restauration et à la mise en valeur de la chapelle Saint-Barnabé située dans le hameau éponyme. La restauration de l’édifice a nécessité sa mise hors d’eau en créant un drain autour de l’édifice.
Malgré une datation supposée moderne, puisque la chapelle n’apparaît dans les textes qu’à partir de 1667, des indices d’occupations antérieures ont été mis en évidence par le passé (notamment des sépultures antiques à la fin du XIXe-début XXe siècle). Par ailleurs, s’agissant d’un édifice religieux, même secondaire, la possibilité de mettre au jour des sépultures médiévales et/ou modernes apparaissait comme probable. Le vocable dédié à Saint Barnabé évoque d’autant plus, un lieu de pèlerinage pour les infirmités des jambes.
Le creusement de ce drain (fig. 1) a ainsi permis de mettre au jour une stratigraphie sédimentaire largement remaniée, probablement aux XIXe-XXe siècles lors des travaux d’agrandissement de l’édifice. Un ensemble de vestiges bâtis appartenant à un édifice antérieur à la chapelle a également été découvert (fig. 2).
Cet édifice, d’une superficie de 55 m2 minimum, présente un plan rectangulaire et suit un axe nord-sud (perpendiculaire à l’axe de la chapelle). Trois des quatre murs extérieurs ont été mis au jour, ainsi qu’un mur de refend, formant deux espaces, l’espace nord mesurant 35 m2 environ. Le mur sud n’ayant pas été mis au jour, nous ne pouvons pas déterminer la superficie de l’espace sud. Ils sont conservés en partie en élévation et en partie en fondation.
Les murs présentent des largeurs comprises entre 0,75 m et 1 m et sont tous construits en moellons et blocs de calcaire liés entre eux à l’aide d’un mortier de chaux. Seuls les parements internes de ces murs ont été mis au jour. Les murs extérieurs sont tous liés entre eux et participent donc tous à un même programme architectural. Un tesson de mobilier céramique a été découvert dans la maçonnerie du mur MR1. Ce dernier a permis de fournir un terminus post quem pour le mur aux XVIe-XVIIe siècle.
La chapelle est construite en partie sur les arases du bâtiment ancien dont plusieurs blocs semblent avoir été remployés.
Trois phases de construction ont ainsi été mises au jour. La plus ancienne correspondant à l’édifice décrit précédemment. Probablement suite à une période d’abandon de cet édifice et de récupération des éléments de constructions, un nouvel édifice, correspondant à l’actuelle nef, est construit sur les fondations de l’ancien édifice. Dans une troisième phase, en raison des dimensions réduites de l’édifice, ce dernier est agrandi vers l’est et l’actuel chœur est ajouté.
Romain AIME