Fiche
Résumé
L’opération archéologique du 8 rue Ogée à Nantes a permis d’aborder l’évolution d’une maison prébendale du temporel de la collégiale Notre-Dame (Fig. 1). Quatre phases d’occupation ont été identifiées, dont la construction dans les années 1480.
Les vestiges architecturaux s’avèrent particulièrement bien conservés, notamment en ce qui concerne la deuxième phase d’occupation datée du premier tiers du XVIe siècle. En effet, la maison est agrandie à cette époque, avec l’ajout d’une aile à l’ouest, et la construction d’une tour d’escalier en pierre de taille de tuffeau. Dans cette dernière, des sculptures agrémentent les armoiries placées au-dessus de la porte d’entrée du rez-de-chaussée. En outre, les plafonds sont décorés au rez-de-chaussée et au premier étage, et une cheminée avec placard est insérée dans le mur est de l’appartement se développant à ce dernier niveau. Les attributs architecturaux de cette période attestent le statut aristocratique des occupants jusqu’au XVIIe siècle. Dans la mouvance de la collégiale, la maison du 8 rue Ogée connaît son apogée au XVIe siècle. Une importante modification s’amorce au XVIIe siècle pour la collégiale, alors que la maison est soumise à des agrandissements qui témoignent d’une augmentation du nombre d’occupants et de la densification des parcelles loties du quartier cathédral. La reconstruction de la façade sud évoque un alignement sur la rue du Cloître-Notre-Dame, avant son élargissement et son nivellement au XIXe siècle. Les ouvertures donnant sur la rue sont construites en pierres de taille de tuffeau, à la mode des grandes fenêtres éclairant les appartements du rez-de-chaussée et du premier étage. Côté nord, une aile servant de cuisine ou d’arrière-cuisine est construite sur l’espace de la cour. Le comble reste inhabité jusqu’à l’époque contemporaine, période à laquelle deux bâtiments encadrent une cour située en avant du jardin. Les aménagements de cette période ont apporté de nombreuses modifications dans la maison des deux premières phases, mais la maison du 8 rue Ogée reste un unicum architectural dans l’état actuel des connaissances pour la ville médiévale et moderne de Nantes.
Caroline CHAUVEAU