HADÈS Archéologie

Promenade des Remparts

Fiche

  • Responsable : Xavier PERROT
  • Période de fouille : 2012-2013
  • Localité : Dax (Landes)
  • Type d’opération : 
  • Période :  ,
  • Agence : ATLANTIQUE

Résumé

Un projet de mise en valeur du tronçon d’enceinte conservé au niveau de la promenade des Remparts est engagé depuis quelques années par la municipalité de Dax. Monument emblématique, le rempart gallo-romain demeure pourtant relativement peu connu, n’ayant que rarement fait l’objet d’études détaillées. Les restaurations entreprises, risquant d’altérer l’intégrité de l’ouvrage antique, représentaient l’occasion de parfaire nos connaissances sur cette fortification.

L’emprise de l’intervention, située à l’arrière des Bains Saint-Pierre, couvrait l’ensemble du parement de la muraille depuis la courtine sud de la tour 5 jusqu’à la tour 7 incluse (fig. 1). Ce tronçon présentait l’avantage d’afficher encore une bonne conservation de ses maçonneries originelles, malgré les nombreuses reprises effectuées durant la première moitié du XIXe siècle. Préalablement à l’intervention sur le terrain, effectuée en novembre 2012 et février 2013, un relevé lasergrammétrique, assorti d’une couverture orthophotographique, a été réalisé par O. Veissière.

Jusqu’à 5,60 m d’élévations antiques conservées ont ainsi pu être étudiées. Le parement gallo-romain présente les caractéristiques de l’opus mixtum, alternant de manière assez régulière des sections d’assises de petit appareil régulier (entre 5 et 7 assises) et des sections de 3 assises de briques. L’hétérogénéité des matériaux employés (moellons d’origines géologiques variées, multiplicité des modules de brique, légères variations dans la composition du mortier…) tranche avec l’aspect soigné de la mise en œuvre générale. Ainsi, les assises de l’élévation affichent une horizontalité quasi-parfaite, soulignée par un traitement particulier des joints. Ces derniers, regarnis au mortier de tuileau, gardent quelques traces d’incisions tirées au fer. Ces finitions étaient complétées avec un traitement décoratif, rarement conservé, des faces de parement.

Les tours, semi-circulaires, présentent un diamètre moyen d’environ 8,75 m. La tour 6, aujourd’hui disparue mais toujours visible en coupe, illustre parfaitement leur mode de construction. Pleine en partie basse, elle s’ouvre à environ 3,50 m de haut par rapport au sol extérieur. À ce niveau, elle est alors délimitée par un mur d’1,75 m de large. Le mode de liaison de ces ouvrages avec les courtines est relativement simple. Les maçonneries sont harpées de manière régulière ; seuls quelques moellons au module plus allongé marquent ces chaînages.

Une poterne, aménagée directement au nord de la tour 7, et signalée par la présence d’un double arc de décharge, avait été étudiée en 1996 par J.-P. Fourdrin et R. Monturet (fig. 2). Elle a fait l’objet, dans le cadre des travaux, d’un débouchage et d’une purge totale des remblais modernes qui l’obstruaient. Ses dispositions intérieures bénéficient d’une conservation exceptionnelle. Son couloir rectiligne mesure 4,64 m de long, pour une largeur de 1,35 m et une hauteur comprise entre 2,20 m et 2,30 m (fig. 3). Les parois sont là-aussi construites en opus mixtum, avec toutefois une présence accrue des assises de briques. La couverture du couloir est réalisée au moyen de grandes dalles de calcaire. Le sol, quant à lui, est constitué d’une chape de mortier jaune, sauf vers l’est où l’on trouve deux dalles en calcaire dur. Une troisième dalle, ayant servi de seuil pour la porte, a disparu. Cette poterne est située en hauteur sur la courtine afin de protéger la ville des crues fréquentes de l’Adour. La partie basse de l’enceinte n’étant pas conservée sur cette portion, le dispositif permettant d’y accéder n’est pas connu.

Plusieurs éléments marquant des étapes de chantier ont été perçus, notamment au niveau de la poterne. Toutefois, ceux-ci demeurent relativement circonscrits et ne permettent pas de restituer le déroulement complet du chantier. Enfin, l’enceinte ne porte pas de traces de réaménagements sur le tronçon étudié.

Xavier PERROT