Fiche
Résumé
Les raisons de l’étude archéologique Le clocher de l’église abbatiale Saint-Michel fait actuellement l’objet d’une restauration (fig. 1). Jusque là, les enduits de façades ne laissaient apparaître que deux niveaux d’oculi et un niveau de fenêtres (fig. 2 et 3). Le décrépissage des maçonneries a mis au jour un ensemble de baies particulièrement intéressantes. Pour cette raison, la Conservation Régionale des Monuments Historiques de Languedoc-Roussillon a demandé une intervention urgente de notre part alors que le décrépissage était achevé et la mise en œuvre d’un nouvel enduit ayant débuté.
Le but de cette étude archéologique des élévations du clocher était limité à un relevé du bâti, à l’observation des parements et des reprises de construction. Pour cela, il a été convenu avec la Conservation Régionale des Monuments Historiques que cette étude nécessitait 8,5 jours de travail, les observations et relevés demandant 3,5 jours . Le cadre historique.
Pour les besoins de ce travail archéologique, la recherche des données historiques était limitée à un simple dépouillement bibliographique (voir en annexe), toute recherche en archives étant exclue.
L’abbaye de Saint-Génis des Fontaines est citée pour la première fois en 819 et déjà soumise à la règle de Saint Benoît. Mais le monastère semble exister depuis un certain temps. Un texte de 981 précise qu’il a été reconstruit suite à une destruction vers 858 (sans doute par les Normands). D’autres travaux, dans la 1ère moitié du XIIe siècle avec, dont le voûtement de la nef, conduisent à une nouvelle consécration de l’église en 1153.
En 1507, le monastère est détaché de Cluny pour dépendre de Montserrat. Mais, à partir de la 2e moitié du XVIIe siècle (suite au traité des Pyrénées) l’abbaye ne bénéficiant plus d’échanges avec la Catalogne espagnole, elle perd peu à peu de sa vitalité.
Confisqué comme Bien National en 1797, l’ensemble conventuel est découpé en diverses parcelles. Donnée à la commune en 1846, l’église devient paroissiale.
L’église est pourvue d’une nef unique et d’un transept très saillant sur lequel ouvrent trois absides. Ce chevet est la partie la plus ancienne de l’édifice. Pour M. Durliat, elle remonterait au Xe siècle . L’actuel cloître qui jouxte l’église au nord est daté du dernier quart du XIIIe siècle par G. Mallet. Il a pu succéder à un ou plusieurs cloîtres totalement disparus.
1/ Les travaux sur site ont été réalisés les 12, 13, 19 et 20 septembre 2002, sans retarder l’avancement du chantier.
2/ Marcel DURLIAT, « Le linteau de Saint Génis des Fontaines », dans Roussillon Roman, Zodiaque, 1975, p. 76 78.
Bernard POUSTHOMIS