Fiche
Résumé
En avril mai 2011, une surveillance archéologique a été réalisée à l’occasion de travaux de rénovation des réseaux de gaz dans le cœur du quartier historique de Sainte-Marie.
L’intérêt de cette opération résidait dans les possibilités de reconnaissance de ce secteur de la ville où les problématiques et les incertitudes archéologiques demeurent nombreuses, bien que la présence de vestiges y soit déjà attestée. Le suivi pouvait ainsi permettre de compléter les connaissances sur le passé de la cité, notamment sur des questions telles que le développement urbain d’Iluro sous le Haut Empire ou sur la nature et le positionnement de l’enceinte de la ville médiévale. Cette intervention, ciblée sur chaque extrémité de la rue Saint Grat, pouvait par ailleurs offrir de précieux renseignements sur le quartier médiéval et moderne de Sainte-Marie, cette rue en constituant l’axe principal.
L’ouverture des tranchées n’a fourni que peu d’indices sur la ville antique par rapport à ce qui avait déjà été observé autour de la cathédrale. Deux structures antiques ont été identifiées, une fosse et une maçonnerie indéterminée ; toutes deux sont localisées dans la partie orientale du chantier, à l’angle avec la rue Casamayor Dufaur. Cependant aucune interprétation quant à leur fonction n’est possible. Il en est de même pour l’ensemble du mobilier céramique collecté. Il constitue un lot très homogène, mais malheureusement trop réduit pour fournir une fourchette chronologique plus précise que celle du Haut Empire.
La (re)découverte du soubassement de la pile sud de la porte ouest de l’enceinte médiévale demeure l’apport principal de cette opération. Cette fondation avait déjà été aperçue par le passé lors de surveillances effectuées par M. Montaigue en 1932, et plus récemment par J. Dumonteil en 1986 et 1994. L’intervention a permis d’en préciser sa description (dimensions, matériaux de constructions…) et surtout sa position. La pile nord de cette porte, dénommée le « Portail » dans les archives modernes, devait quant à elle se trouver à l’emplacement de l’actuelle maison Carçabal, laissant une ouverture large d’environ 3,50 m. Malheureusement, aucun élément concernant la date de la construction de cette enceinte n’a pu être recouvré, puisque, d’une part, toutes les relations stratigraphiques ont été détruites, et d’autre part, aucun mobilier même résiduel n’a été trouvé. L’hypothèse d’une édification dans le courant du XIIIe siècle demeure donc privilégiée sans pouvoir pour autant être confirmée. Désaffectée au moins depuis la fin du XVIIIe siècle, sa destruction complète n’est intervenue que dans le début des années 1920.
Aucun indice sur une éventuelle porte orientale, ni sur le reste de l’enceinte n’a été mis au jour.
D’autres vestiges ont été dégagés se rattachant plutôt à l’époque moderne. À chaque extrémité de la rue Saint Grat, des maçonneries ont été identifiées comme étant celles de maisons figurant sur le cadastre napoléonien. Quelques lentilles de la chaussée moderne ont également été découvertes. Elles étaient liées à une canalisation déjà connue dans les archives sous le nom de « canau ». Cet aménagement, qui prenait la forme d’un petit canal à ciel ouvert, était une dérivation de la Mielle qui traversait Sainte-Marie d’ouest-en est, permettant ainsi une distribution d’eau courante, bien que non potable, aux habitants de la cité. Une branche de cette « canau » avait déjà été mise au jour en 1994 par N. Chevalier et A. Métois, au sud de la chaussée.
Xavier PERROT