HADÈS Archéologie

La Chapelle du Château

Fiche

Résumé

La chapelle Notre-Dame du château de Génissac (Gironde) ayant fait l’objet d’une inscription à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historique, les propriétaires, M. et Mme Gueyne, projettent des travaux de restauration. L’architecte des Bâtiments de France, M. Jean Pierre Errath a souhaité, avant toute intervention, une étude historique et archéologique de cette chapelle.

La documentation historique connue mettait en évidence que les vestiges de cette chapelle toujours en élévation ne correspondaient qu’à une partie d’un plus vaste édifice. Cette hypothèse se confirmait par la mise au jour lors de travaux de terrassements par les propriétaires en août 1998, de fondations adjacentes. Suite à cette découverte, le Service Régional de l’Archéologie préconisait un diagnostic archéologique de l’édifice tant par une analyse du bâti existant que par la réalisation de sondages.

Les sondages archéologiques permirent de mettre au jour l’existence d’une vaste chapelle castrale orientée, à nef unique et à chevet plat. La recherche documentaire a largement contribué à la compréhension de l’édifice principalement à partir de la fin du XVe siècle. Les textes ne font pas mention de l’édification de la chapelle primitive qui pourrait en fait suivre celle du château qui remonterait au milieu du XIVe siècle. L’étude du bâti, confrontée aux documents historiques, ne permet plus de douter que le petit oratoire toujours en élévation correspond à une chapelle latérale élevée en 1496 par Michel de Chassaignes, seigneur de Génissac, en l’hommage à son frère Jean, abbé de La Sauve. Une seconde chapelle, dont la construction ne doit pas être très éloignée de la première, s’ouvrait en vis à vis.

La chapelle castrale de Génissac, connue sous le vocable de Notre-Dame de la Consolation, avec son plan en T, nous est connue par un plan terrier daté de 1765, conservé aux archives départementales de la Gironde. Ce plan, dont l’authenticité a pu être confirmée, présente la disposition générale du couvent de chanoines, fondé au début du XVIe siècle par Michel de Chassaignes et supprimé à la Révolution.

Des questions restent cependant en suspens quant à la connaissance complète de cet édifice : la jonction entre la chapelle primitive et les adjonctions postérieures semblent relever d’une technique particulière, et la signification d’un édifice d’une telle ampleur situé dans la basse cour du château laisse perplexe. Ne peut-on pas y voir la volonté de créer un bourg castral de la même façon qu’à Rauzan et Blasimon ?. On ne peut alors souhaiter que des investigations complémentaires afin de pouvoir répondre à ces questions.

Sandrine CONAN et Jean-Luc PIAT Bureau d’études HADES

Sandrine CONAN, Jean-Luc PIAT