Fiche
Résumé
Au sud-ouest du village d’Aragnouet, une chapelle bordée par un cimetière et les vestiges d’un ancien hôpital est située dans le fond de la vallée de la Neste (fig. a). Le climat de montagne est peu favorable à l’édifice qui souffre d’infiltrations d’eau, mettant en péril des peintures murales du XIVe siècle conservées dans le chœur. Pour cette raison, la Commune a pour projet d’installer un système d’assainissement au pied des façades extérieures de l’édifice, ainsi que de réaménager l’accès au site pour le public. Une intervention, s’inscrivant dans le cadre de la mission de suivis de travaux sur Monuments Historiques en Midi-Pyrénées, a été programmée par le service régional de l’Archéologie et assurée par la société Hadès. L’opération comprenait le creusement de trois sondages ouverts à la pelle mécanique (fig. b). Leur implantation avait pour but de renseigner d’une part chaque partie du cimetière, pour observer d’éventuels niveaux d’inhumation anciens conservés, et d’autre part, chaque façade de la chapelle pour en examiner les parties basses.
Malgré les limites de ce type d’interventions très ponctuelles, les données collectées ont permis d’identifier différentes phases chronologiques.
Dans un premier temps, la chapelle est installée sur le socle rocheux. Une porte couronnée d’un tympan décoré d’un chrisme permet d’accéder à l’édifice (fig. c). Cette phase de construction peut avoir été entreprise au XIIe siècle.
Un hôpital, aujourd’hui en grande partie ruiné, est bâti au sud-ouest de la chapelle.
Une fenêtre haute éclairait le niveau inférieur de l’édifice, indiquant que le niveau de circulation extérieur devait être bien plus bas qu’il ne l’est actuellement, cette ouverture étant désormais masquée. L’accès à la chapelle s’effectuait peut être alors par le biais d’un emmarchement ménagé dans le rocher.
Des travaux de restauration récents ont été effectués sur les deux édifices. Les ouvertures étant rénovées et les murs rejointoyés, leur observation a été très limitée.
Aucun niveau d’inhumation en place n’a été décelé au sein des sondages pratiqués, seuls des ossements humains épars ayant été collectés.
Cette intervention, bien que modeste, a permis d’apporter des informations complémentaires sur cet édifice. Néanmoins, de nouvelles investigations archéologiques permettraient de confirmer la présence de structures d’accès ménagées dans le rocher et d’explorer d’éventuels niveaux d’inhumation anciens conservés.
Évelyne BILLAUD