Fiche
Résumé
Le site du Gasteluzahar est localisé sur les communes de Lantabat, de Larceveau Arros Cibits et d’Ostabat Asme, dans les Pyrénées Atlantiques, à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Bayonne. Il se place à égale distance des villes de Saint Jean Pied de Port et de Saint Palais, dans la province basque de Basse Navarre, sur une ligne de crête culminant à 470 mètres d’altitude, séparant la vallée de la Bidouze de la vallée de Lantabat. Le site possède une place stratégique sur la voie reliant Bordeaux à Astorga en passant par Dax et Pampelune.
Longtemps connu des randonneurs et des habitants, le nom du lieu trouve son origine dans la combinaison de deux mots, Gaztelu signifiant château et zahar : vieux. Le site est recensé en 1975 dans l’inventaire du général Gaudeul qui liste les « enceintes protohistoriques du Pays Basque Français » et tente une typologie des ouvrages défensifs.
La configuration de l’ensemble motive son inscription à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, le 8 mars 1982. L’empreinte dans le paysage du Gasteluzahar de Larceveau se traduit par une enceinte principale délimitant une plateforme sommitale sur une surface de près de deux hectares. Plusieurs ouvrages défensifs secondaires sont disposés de part et d’autre, suivant la pente en direction des cols alentours. À ce jour, les données chronologiques sont issues de ramassages et de prospections. Aucune fouille scientifique n’a été effectuée. Les indices livrés par la céramique et les monnaies signalent une occupation à la fin du second âge du fer puis aux IIIe et IVe siècles. Le site du Gasteluzahar pourrait correspondre à un habitat rural.
Il pouvait également être utilisé comme un lieu de refuge temporaire. Sa vocation a pu évoluer au cours du temps, de même que sa configuration.
Une opération de fouille archéologique a été prescrite en raison du projet d’implantation d’un pylône de relais TNT (télévision numérique terrestre) au lieu-dit Olhaguiagagne, parcelle OD 807 de la commune de Larceveau Arros Cibits. Dans le but de ne pas impacter les vestiges archéologiques, le pylône a été posé sur un socle. La prescription s’est donc portée sur la surveillance d’une tranchée de raccordement électrique au réseau public, sur une longueur de 55 mètres linéaires. Le suivi de ces travaux avait pour but de collecter un maximum d’informations sur la stratigraphie et les structures archéologiques rencontrées lors de l’ouverture de la tranchée.
Cette dernière, effectuée en contrebas de la plateforme occidentale du Gasteluzahar, n’a pas impacté de structure archéologique. La stratigraphie se résume en une couche de terre argileuse sur le rocher naturel. Toutefois, la présence de nodules de terre rubéfiée disséminés dans l’argile pose la question de leur origine. La datation estimée de ces éléments, obtenue par thermoluminescence, confirme l’existence d’une occupation durant les quatre premiers siècles de notre ère. L’emplacement des nodules en contrebas de la dorsale rocheuse laisse penser à un glissement du sédiment et des mobiliers en direction du sud-ouest. Il est ainsi probable que ces vestiges proviennent de structures situées en amont, sur l’éminence naturelle. Leur analyse vient confirmer l’occupation de cette partie du site à l’époque gallo-romaine.
Fanny LARRE