Fiche
Résumé
L’élément principal de la roque d’Autoire est un bâtiment composite semi troglodytique très étroit dont le plan épouse l’irrégularité de la vire rocheuse sur laquelle il est construit (fig. a et b). Ouvrage fortifié dont la première phase de construction est antérieure à la guerre de Cent Ans, il appartient à un ensemble d’édifices désignés à tort sous le terme de « châteaux des Anglais ».
Propriété du Conseil général du Lot, il fait l’objet d’un projet de mise en sécurité. des pans de murs instables devant être purgés, une campagne de relevés et d’observations a été réalisée dans le cadre de la mission de suivis de travaux sur Monuments Historiques en Midi-Pyrénées, en complément de l’étude architecturale déjà réalisée pour l’Inventaire de l’Architecture médiévale du Lot. En outre, deux sondages très limités ont été ouverts au niveau des portes de communication interne, afin de déterminer la nature des sols dans chaque secteur.
Les grandes phases d’évolution de l’ensemble architectural ont pu être confirmées. La question d’une occupation de la vire antérieure à la construction de l’édifice primitif s’est posée, mais les indices restent fragiles.
Dans un premier temps, un bâtiment modeste comprenant trois niveaux est mis en place (fig. c). Il était ouvert d’une porte en rez-de-chaussée à chaque extrémité, d’une porte haute en façade au premier étage, peut être associée à un dispositif de guet, et d’une fenêtre au deuxième étage. Réduit fortifié occupé en périodes de troubles, son rôle, essentiellement défensif, était passif. Il paraît dater du deuxième quart du XIIIe siècle.
Un logis est accolé au nord du premier édifice, éclairé par des jours et pourvu de latrines (fig. d). Sa première phase de construction pourrait être attribuée au XIVe siècle.
Enfin, une tour d’escalier est mise en place au sud du bâtiment primitif, probablement dans le courant du XVe siècle (fig. e). Le logis nord connaît des transformations importantes mise en place d’une cheminée, création de fenêtres, reconstruction du deuxième étage qui sont peut-être à rattacher à cette phase de travaux.
Le matériau utilisé pour la couverture, dans son dernier état au moins, et sans doute dès l’origine, a pu être identifié : des tuiles plates. Les niveaux de planchers et lignes d’ancrage de pièces de charpentes ont été déterminés ou restitués.
Les derniers niveaux d’occupation en rez-de-chaussée de chacun des trois espaces, reflétant manifestement les dispositions d’origine, ont pu être reconnus. Les sols du premier bâtiment et du logis nord, décalés en altitude et suivant la déclivité de la vire, étaient rudimentaires, la circulation se faisant selon toute vraisemblance directement sur le socle rocheux. Cet ensemble ne semble pas avoir été occupé de manière continue, même après la mise en place du logis, puis de la tour d’escalier.
Pour finir, l’abandon du site entraine la dégradation des maçonneries et une probable phase de récupération de matériaux de construction, peut être intervenue dès le XVIIe siècle.
Laurence MURAT