Fiche
Résumé
Néris-les-Bains est situé dans le département de l’Allier, dans la partie septentrionale des Combrailles auvergnates, en limite avec le bocage bourbonnais. La ville se place sur un plateau granitique divisé par une vallée creusée par le ruisseau des « Eaux Chaudes » dans laquelle se développe l’activité thermale.
L’opération d’archéologie préventive s’est déroulée place des Thermes, à l’emplacement de l’établissement thermal de première classe, construit en 1930 par l’architecte Bougerolle, dont les façades de style mauresque sont conservées pour le nouveau centre de bien être « les Nériades ». Les fouilles ont eu lieu dans la zone centrale du bâtiment, détruite en amont du démarrage des travaux. La surface de fouille d’une dimension de 400 m² a permis de mettre au jour deux occupations principales : une première occupation antique située à l’extrémité occidentale de la fouille et une seconde du XIXe siècle. Un important hiatus sépare les deux occupations mais les importants terrassements liés aux constructions contemporaines peuvent avoir détruit les indices d’une possible présence post antique. Un mur formé d’un socle chanfreiné et d’une assise de blocs sculptés monumentaux a été découvert. Le décor est constitué d’une alternance de panneaux séparés par des pilastres aux motifs de végétaux. Deux types de figurations sont présents sur les panneaux : des masques de théâtres suspendus par des rubans vrillés et des motifs de casques et de boucliers de gladiateurs. Ces blocs sont similaires à l’ensemble retrouvé au XIXe siècle lors de la reconstruction de l’hospice de 1724. L’emplacement exact et le contexte de cette découverte n’était jusqu’alors pas connu. Désormais, il est attesté que les blocs proviennent d’un mur de soutènement, formé d’une profonde fondation et d’un socle décoré d’un chanfrein. Le niveau de circulation fonctionnant avec ce mur n’a malheureusement pu être retrouvé en raison des conditions de visibilité difficiles liées à des remontées d’eau importantes.
La seconde occupation est contemporaine et correspond essentiellement aux réaménagements de l’hospice au début du XIXe siècle. Le premier hôpital, construit en 1724 en bordure de la place des Thermes, est à l’état de ruine lors des projets de construction des thermes sud en 1819. Il est rebâti en 1827 en plus grand au même emplacement et empiète en partie sur la parcelle de fouille. Il est ensuite reconstruit entre 1908 et 1911 plus au sud, derrière le futur établissement thermal de première classe avec lequel il communique par un couloir. La place des Thermes s’agrandit alors et prend sa forme définitive en 1992, après la destruction du plus vieil hôtel de Néris, l’Hôtel Dumoulin, situé à l’emplacement de l’ancienne maison du docteur Boisrot Desserviers voisine de l’hospice.
D’autres structures récentes sont présentes sur la fouille et sont à rattacher à l’établissement thermal de 1930.
Claire MITTON