Fiche
Résumé
Une évaluation archéologique du sous-sol de l’église basse de Saint Fleuret d’Estaing a été prescrite par le Service Régional de l’Archéologie dans le cadre des suivis de travaux sur Monuments Historiques, la Commune ayant l’intention d’y installer un espace d’exposition nécessitant la réfection du sol.
Elle a été menée par une archéologue secondée par une équipe de bénévoles entre le 12 et le 23 mai 2008, la fouille proprement dite ayant été réalisée en quatre jours.
Six fenêtres de taille réduite ont été ouvertes dans les trois chapelles de la crypte. Ces sondages ont été interrompus une fois le premier niveau de circulation en place atteint, à l’exception de deux d’entre eux qui ont permis d’observer une stratigraphie complète jusqu’au remblai de construction de l’édifice, confirmant que le sol de terre battue reconnu était bien le niveau d’occupation d’origine. Bien qu’il apparaisse à une profondeur limitée par rapport au niveau de circulation actuel, on peut considérer que les travaux projetés peuvent être réalisés sans risque archéologique majeur à la condition que sa côte d’apparition ne soit pas dépassée.
Au terme de cette opération, il est possible de rattacher toutes les maçonneries de la crypte à la phase de construction initiale de l’édifice au XVe siècle, les particularités constatées dans la mise en œuvre marquant simplement les étapes successives d’une même campagne de travaux.
Cette église basse revêt avant tout un rôle architectural, venant compenser le pendage du massif rocheux vers l’est afin de permettre une extension plus importante de l’édifice au niveau supérieur.
Par ailleurs, sa double fonction liturgique et funéraire a été clairement mise en évidence. En effet, il semble que les « chapelles basses » sont utilisées comme lieu de sépulture durant leur période d’occupation au même titre que l’église comme en témoignent les tombes mises au jour. Un autel maçonné atteste en outre l’utilisation de cet espace pour les offices.
Cette courte intervention a également permis de recueillir des informations sur la façon dont avait été mis en œuvre le transfert des sépultures de l’ancien cimetière. Le cimetière actuel, créé en dehors du village, commence à être investi vers 1835, et dès 1840, de grands travaux d’aménagement des abords de l’édifice sont entrepris, rendant nécessaire l’évacuation des dernières sépultures et des terres résiduelles de l’ancien cimetière, situé sur la terrasse qui borde l’église au sud est. La solution adoptée a consisté à utiliser la crypte comme ossuaire. On a d’abord procédé à des réductions, puis les terres restantes ont été disposées en surface, la crypte étant dès lors condamnée.
En marge de cette opération, et en complément d’une précédente évaluation effectué en 2006 dans le même cadre à l’emplacement de l’ancien cimetière, une couverture photographique et un relevé topographique de huit tombes rupestres mises au jour fortuitement suite à l’effondrement du mur de soutènement de la parcelle ont été entrepris.
Laurence MURAT