HADÈS Archéologie

Couvent des Minimes et ses abords

Nos métiers Production scientifique Opérations Couvent des Minimes et ses abords

Fiche

  • Responsable : Pierrick STÉPHANT, Rémi CARME, Rodrigue TRÉTON
  • Période de fouille : 2004
  • Localité : Perpignan (Pyrénées-Orientales)
  • Type d’opération : 
  • Période : 
  • Agence : MIDI

Résumé

La Municipalité de Perpignan conduit actuellement un vaste programme de valorisation au cloître du couvent des Minimes et à proximité d’une ancienne poudrière. Le S.R.A. de Languedoc-Roussillon a prescrit un suivi archéologique de ces divers travaux, localisé en trois lieux distincts : le cloître du couvent des Minimes, l’église des Minimes et une parcelle contiguë à la poudrière.

Les structures du sous-sol du cloître du couvent des Minimes, identifiées comme une citerne ou un bain rituel juif (mikve) dans diverses publications historiques, se rapportent en fait à un ouvrage hydraulique de grande ampleur et d’une remarquable conception. L’ensemble des constructions est centré sur une vaste citerne de plan sensiblement carré complétée par deux petites citernes secondaires de plan allongé situées sur les reins de la voûte de la précédente. La desserte des divers aménagements liés au service et à l’entretien des citernes est assurée par deux galeries souterraines descendantes qui ceinturent la citerne principale sur trois côtés. Il s’agit d’un dispositif de collecte et de stockage de l’eau réalisé a novo, sous l’impulsion des frères. L’inscription d’une pierre de consécration enchâssée dans l’ouvrage permet de restituer la date du 8 juin 1637. Cette datation s’accorde bien avec celle de la margelle de la citerne, réalisée en 1638, et qui semble marquer l’achèvement des aménagements hydrauliques du couvent. Notre étude infirme donc clairement l’hypothèse de l’identification au mikve médiéval du call de Perpignan. L’ouvrage ne renferme aucun élément médiéval et les quelques modifications notables relèvent de travaux des XIXe XXe siècles. Une recherche documentaire sur les anciens bains juifs de Perpignan a permis de situer approximativement l’emplacement des bains rituels au cœur du quartier juif, le Call. Ils se trouvaient dans la partie basse du Call, au voisinage immédiat du couvent des Dominicains et sur le principal axe de direction nord sud du Call, dans les limites de l’actuel jardin de l’Évêché.

Lors d’une opération effectuée en 1991, de nombreux sondages ont été réalisés à l’intérieur de l’église des Minimes. Seuls les sondages situés dans la première et la seconde chapelle occidentale sont restés ouverts. Notre intervention avait pour objectif de compléter les informations recueillies dans ces deux sondages. Différentes maçonneries en lien avec l’église des Minimes construite dans le dernier quart du XVIe siècle, un arc en brique qui participe à la stabilité de l’édifice et un hypothétique caveau. Le positionnement des sondages au milieu des chapelles, peu judicieux, rend impossible l’établissement de relations stratigraphiques entre ces différentes structures et les élévations existantes de l’église.

Le projet d’un parcours historique et culturel à l’est de la vieille ville de Perpignan, s’accompagne de la mise en valeur d’une poudrière, construite à la fin du XVIIe siècle, et de son environnement immédiat. L’actuel terrain vague qui jouxte l’édifice à l’est devrait être transformé en jardin et la municipalité de Perpignan avait procédé à la réalisation de trois sondages. L’emprise limitée des sondages n’a pas toujours permis de déterminer la nature ni l’âge de certaines maçonneries rencontrées à une profondeur importante. Le vestige bâti le plus ancien mis au jour lors de l’opération est une petite portion de mur courbe sans qu’il soit possible de déterminer sa fonction ni l’époque de sa construction. Son arasement ne peut être postérieur au début du XVIIIe siècle, époque de la construction du mur d’enceinte de la poudrière. Un niveau de circulation, contemporain de l’utilisation de la poudrière et d’une hypothétique citerne, semble avoir été reconnu sur l’ensemble de la parcelle. C’est celui de l’esplanade de l’école de cavalerie.

Pierrick STÉPHANT

Pierrick STÉPHANT, Rémi CARME, Rodrigue TRÉTON