HADÈS Archéologie

Bourg Castral de Puyguilhem

Nos métiers Production scientifique Opérations Bourg Castral de Puyguilhem

Fiche

  • Responsable : Patrick BOUVART
  • Période de fouille : 2004
  • Localité : Thénac (Dordogne)
  • Type d’opération : 
  • Période : 
  • Agence : ATLANTIQUE

Résumé

Puyguilhem se trouve sur la commune de Thénac, au sud du département de la Dordogne. C’est un petit bourg implanté sur une butte calcaire, devant l’enceinte d’un château. Lorsque la Mairie et le S.R.A. ont confié à Hadès la réalisation d’une étude historique, d’un diagnostic du bâti ancien et des vestiges archéologiques enfouis, trois problématiques essentielles ont été dégagées : comprendre la genèse du site castral en datant les premiers aménagements du monticule naturel ; analyser le regroupement de l’habitat auprès du château et son développement topographique ; reconnaître le patrimoine bâti du bourg.

Les premières mentions de Puyguilhem datent du début du XIIe siècle. Elles témoignent de l’existence d’une chapelle castrale (« capella castelli Podii Guillelmi »). des sources datant de la fin du XIe siècle indiquent l’existence d’une église paroissiale (« ecclesiam Sancti Johannis Baptistae Podii Girolmi »), mais, la différence des toponymes atteste deux occupations vraiment distinctes. L’église paroissiale a été localisée à un kilomètre au nord du bourg, au lieu dit Fontagnane. La consultation de la base Patriarche y révèle une occupation dès la période antique. Le toponyme de Puyguilhem est donc à associer uniquement à l’occupation de la butte calcaire. Il correspondrait à l’implantation, dans une paroisse limitrophe du diocèse de Périgueux, d’un cadet de la famille comtale du Périgord. Ce dernier y établit une fortification, certainement accompagnée de bâtiments résidentiels. de cette période, seule la chapelle castrale a fait l’objet d’une hypothèse de localisation. Le type de fortification et l’emplacement exact des autres constructions demeurent méconnus. Les principales questions subsistent. de quand date la première occupation ?est elle antérieure aux premières mentions ? Quelle est la chronologie du creusement du fossé barrant l’extrémité de la butte ? Où sont localisés les premiers bâtiments ? Quelle est leur morphologie ? Quelle est l’importance de l’utilisation de la pierre pour les premières constructions ? Existait-il une enceinte maçonnée au début du XIIe siècle ? Des questions sur le bourg ont également été soulevées. Quelle est son origine ? L’installation aurait elle entraînée un rassemblement spontané de l’habitat autour du château ? Si oui, s’agit-il d’un castrum ou d’un castelnau ? Le château réapparaît dans les sources durant la seconde moitié du XIIIe siècle. Après avoir subi une destruction dont les raisons et l’ampleur ne peuvent être vérifiées, il est acquis par Henri III d’Angleterre. La prise de possession par ce suzerain s’est avérée être un concours de circonstances favorables. Les petits seigneurs locaux firent une donation de tout ce qu’ils possédaient pour, en échange, recevoir le droit d’établir trois bastides : Beaulieu, Fonroque et Villefranche de Lenville.

Une reconstruction du château semble avoir été orchestrée par Bertrand de Panissau après 1265. Elle comprend une forteresse repliée derrière un fossé ainsi que des courtines flanquées de tours ceinturant l’ensemble de la butte. D’importants vestiges de cette enceinte sont conservés sur le flanc est et, en pointillé, sur le flanc ouest. La base d’une tour de flanquement quadrangulaire a pu être observée grâce à un sondage sur le flanc nord est du bourg. Une hypothèse a été émise sur l’existence d’une entrée située sur le versant est, approximativement au centre de la butte. Une grosse interrogation s’est posée sur la topographie du versant ouest. Là, un sondage a dû être interrompu à 4,50 m de profondeur, en ayant seulement atteint des remblais du XVIIe siècle. L’existence d’un castrum n’est toujours qu’une présomption par manque de sources et de vestiges. Les habitations les plus anciennes, outre le château, sont deux édifices attribuables à la seconde moitié du XVIe siècle. Le regroupement de maisons à l’intérieur du mur d’enceinte tel qu’il se perçoit avec le parcellaire cadastral, correspondrait à un état du XVIIIe siècle. de nouveaux sondages prévus en 2005 apporteront certainement des réponses sur les occupations antérieures du bourg.

Patrick BOUVART