Fiche
Résumé
Dans le cadre d’un projet d’extension de la « salle des gardes », au château de Foix, le Conseil Général de l’Ariège envisage la reconstruction d’une salle adjacente, à l’ouest, à l’emplacement de l’actuelle terrasse. Cet édifice, dont l’existence est attestée par des sources anciennes, n’existait plus au début du XIXe siècle. En effet, il est qualifié de « souterrain ruiné » sur des plans du début du XVIIIe siècle. Il s’agissait en réalité d’une construction voûtée, probable magasin comparable à la « salle des gardes ».
Dans l’optique de ces travaux, le Service Régional de l’Archéologie a prescrit la réalisation de trois sondages afin de reconnaître le potentiel archéologique de la terrasse et, le cas échéant, de mettre au jour des vestiges du bâtiment disparu. L’un d’entre eux devait être mené jusqu’au rocher. Par ailleurs, une reconnaissance archéologique à l’angle de la Tour ronde et du mur de courtine oriental devait permettre d’identifier l’épaisseur des remblais supposés à cet emplacement et la faisabilité d’un décaissement. Sa profondeur a été limitée par la longueur du bras de la mini pelle mécanique mise à disposition. Enfin, un cinquième sondage a été ouvert au sud de la « Tour du Milieu ». Son exécution a été placée sous la responsabilité de M. Jean Michel Bellamy, archéologue au Conseil Général de l’Ariège.
Ainsi, sur l’ensemble des trois sondages réalisés sur la terrasse ouest, les vestiges du bas Moyen Âge, théoriquement les plus nombreux sur le site, se sont révélés présents mais relativement discrets. Parmi le mobilier à rattacher à cette période, il faut signaler une intéressante boucle de ceinture en alliage cuivreux du 1er tiers du XIIIe siècle dont la chape articulée, dorée et émaillée, représente un instrument de musique à cordes, sans doute une vièle. Hormis un certain nombre de niveaux d’occupation, qu’il est impossible de rattacher à un édifice particulier, la fouille a révélé l’existence d’un ensemble de maçonneries dans la partie nord de la terrasse qui jouxte la « salle des gardes ». La vision partielle de ces différentes constructions rend difficile tout rapprochement avec les bâtiments médiévaux existants (Tours nord et du milieu, « salle des gardes »). Par ailleurs, quelques fragments d’amphore et de céramique engobée (DSP ?) laissent entrevoir une possible occupation antérieure du site, même si aucune structure antique n’a été reconnue. Enfin, le magasin voûté, parallèle et d’ampleur comparable à la « salle des gardes », n’a visiblement laissé que peu de traces, tout du moins dans les zones explorées. Ceci est certainement dû, en grande partie, aux aménagements du XIXe siècle, aussi nombreux qu’éphémères.
Pour ce qui concerne l’espace compris entre la « Tour ronde » et la « Tour du milieu », seul un important remblai stratifié et récent a été mis au jour jusqu’à 2 m de profondeur sans que le rocher ait été rencontré.
Rémi CARME