Fiche
Résumé
Les nouveaux quartiers de Bayonne qui se sont développés au Moyen Âge au bord de la Nive, en contrebas de la ville antique, étaient fermés par une enceinte. Partiellement conservée à l’extrémité sud est de la rue des Basques, elle se compose d’une courtine percée d’une poterne et d’une porte flanquée d’une tour carrée, la tour Saint-Simon ou Saint-Lazare. Appartenant à la municipalité de Bayonne, l’ensemble de ces élévations a été l’objet d’une étude archéologique qui permet de préciser quelques points.
Épaisse de 2 m, la courtine est conservée d’un côté de la rue des Basques sur près de 30 m de long et 8 m de haut et de l’autre (vers la Nive), est visible sur 2,50 m de long et 6 m de haut. Parfaitement contemporaines, les élévations du mur et de la tour sont construites à l’aide de blocs, de moellons équarris rectangulaires et cubiques et de plaquettes de « calcaire de Bidache ». Aux extrémités, sont conservés les vestiges d’une poterne et d’une porte qui ouvre sur la rue des Basques. Ces ouvrages, contemporains de l’enceinte, présentent une mise en œuvre analogue. Les tableaux et les piédroits des baies et de leur embrasure sont bâtis à l’aide de pierre de taille de calcaire tandis qu’un grès (grès de Mousserolles) a été préféré pour les arcs et les voûtes.
La datation de l’enceinte reste incertaine. Selon Blay de Gaïx dans son ouvrage sur l’Histoire militaire de Bayonne (Bayonne, Imprimerie Lamaignère, 1899), sa construction serait intervenue entre 1120 et 1125. Ces années-là, l’évêque Raymond de Martres obtient du duc d’Aquitaine, Guillaume X, une charte de sauveté qui entraîne un essor important de la population. Celle-ci s’établit alors en partie au pied de l’enceinte antique de la Ville Haute en bordure de la Nive. Avant 1125, année de sa mort, Raymond de Martres aurait réussi à décider Guillaume X de fortifier ces nouveaux quartiers.
Toujours selon Blay de Gaïx, auraient été ajoutées dans un second temps la poterne et la porte encadrée par deux tours carrées, la première mention de la rue des Basques ne remontant qu’à 1220. L’analyse archéologique ne permet pas de revenir sur la datation de l’enceinte mais précise en revanche que la construction de l’ensemble des ouvrages (tour, courtine et baies) s’est effectuée en une seule phase. Elle remet également en cause l’existence d’une seconde tour carrée puisque aucune trace d’arrachement n’a été observée.
Sandrine CONAN