Fiche
Résumé
À la fin du Xe siècle, le lieu fait partie d’un manse, donné à Conques, ce qui suggère la coexistence d’un habitat. L’église est citée pour la première fois en 1191 sous le vocable de Saint-Thomas de Canterbury, canonisé en 1172. En 1193, une mention fait état d’un édifice « capella sancti Thome de Muro » qui deviendra le siège d’un prieuré régulier avant d’être érigé, en 1546, en collégiale.
En 1436, un incendie dévaste les voûtes et les façades qui devront être reconstruites. La destruction du chœur intervient en 1590, suivie par la reconstruction du nouveau chœur celui de l’édifice actuel en 1635. Le décor du XVIIe siècle, découvert lors de travaux sur les couvertures de l’abside, autour du retable et du maître autel, participe de cette campagne de travaux. Les études stylistiques datent la construction de la nef de la seconde moitié du XIIe siècle ou du début du XIIIe siècle. Quant au plan du chœur d’origine, les opinions divergent entre des chapelles rayonnantes ou un chœur sur le modèle de celui de Montsalvy, à pan coupé, encadré de deux absidioles circulaires. Une intervention archéologique de deux jours a pris place dans le cadre de la rénovation et de la mise en valeur de l’église paroissiale Saint Thomas. Le projet, conduit par Dominique Larpin (ACMH), concerne, à l’extérieur, le drainage du mur gouttereau nord et le dégagement des abords de l’église contre laquelle s’adossent diverses constructions d’époque contemporaine. À l’intérieur, l’installation de gaines pour un chauffage par le sol devait nécessiter la dépose du dallage existant et le creusement de plusieurs tranchées dans le chœur d’époque moderne et dans la nef romane. Ces travaux ont fait l’objet d’un suivi archéologique pour le creusement de la tranchée de la nef et du chœur et deux sondages d’évaluation dans l’emprise du futur drain.
Cette intervention a permis l’identification du sol extérieur, contemporain de la construction romane. Dans le chœur, la première assise de l’élévation romane, conservée sous l’élévation d’époque moderne, est en correspondance avec un simple sol de mortier de chaux situé à 0,50 m sous le dallage actuel. Dans l’emprise du sondage, les remblais ayant permis le rehaussement du sol d’origine contiennent des blocs en calcaire atypiques pouvant provenir de la démolition du chœur roman. Le troisième sondage concernait une tranchée étroite (0,60 m en moyenne) ouverte longitudinalement au sud de la nef romane. Sa faible profondeur (0,35 m) a traversé des niveaux remaniés à l’époque contemporaine pour le passage de gaines électriques.
Catherine BOCCACINO