Fiche
Résumé
Établi entre 1343 et 1355 à l’initiative de Gaucelme de Jean (évêque d’Albano), le prieuré des Junies est construit sur les berges de la Masse (Lot). Si on peut encore lire partiellement le plan au sol des bâtiments conventuels, seule la salle capitulaire accolée à l’église est conservée sur ces deux niveaux. Cette construction a été fortement remaniée à travers les époques. Elle garde du XIVe siècle son rez-de-chaussée voûté en ogives et des fenêtres trilobées sur son mur oriental. L’évaluation menée dans la salle capitulaire et la galerie du cloître, entre dans l’étude préalable demandée à l’Architecte en Chef des Monuments Historiques (Jean Louis Rebière). Elle devait par la même occasion permettre d’établir une cote altimétrique sans risque archéologique pour le déblaiement de la salle par les membres de l’Association de sauvegarde du couvent des Junies.
Trois états d’occupation apparaissent dans la stratigraphie. Entre chaque période matérialisée par un rehaussement du sol, s’intercale un niveau de cendres et de charbons pouvant correspondre à des incendies (dont l’importance nous échappe à partir de ce seul sondage).
Le premier état correspond à la construction de la salle capitulaire, au XIVe siècle. Le second état fait probablement suite à des remaniements de la construction (réfection des ouvertures). Enfin le dernier est consécutif à la vente du cloître, à la Révolution, qui divise la salle capitulaire en deux lots attribués à des propriétaires différents.
Établi entre 1343 et 1355 à l’initiative de Gaucelme de Jean (évêque d’Albano), le prieuré des Junies est construit sur les berges de la Masse (fig. 1). Ce monastère de moniales suivait la règle de Prouille (st Augustin). 1 L’église est formée d’un vaste vaisseau fermé par un chevet plat à contreforts enveloppants. Au sud, se développent les vestiges du cloître aujourd’hui propriété privée appartenant à Monsieur Chevalier. Si on peut encore lire partiellement le plan au sol des bâtiments conventuels, seule la salle capitulaire accolée à l’église est conservée sur ces deux niveaux. Cette construction, sujet de notre intervention, a été fortement remaniée à travers les époques (fig. 2 et 3). Elle garde du XIVe siècle son rez-de-chaussée voûté en ogives et des fenêtres trilobées sur son mur oriental.
L’évaluation menée du 13 au 15 mai 2000, dans la salle capitulaire et le cloître, entre dans l’étude préalable demandée à l’Architecte en Chef des Monuments Historiques (Jean Louis Rebière). Elle devait par la même occasion permettre d’établir une cote altimétrique sans risque archéologique pour le déblaiement de la salle par les membres de l’Association de sauvegarde du couvent des Junies.
L’intervention réalisée avec l’aide des membres de l’Association de sauvegarde a consisté à ouvrir une tranchée, à l’aide d’une mini pelle mécanique et d’un tracto pelle munis de godet à dents, sur la largeur de la salle et de la galerie du cloître. Un sondage contre le mur oriental (à l’extérieur de l’édifice) a été également ouvert afin d’observer les fondations du mur et la stratigraphie des abords (fig. 4)2. Les coupes stratigraphiques ont été relevées ponctuellement, les structures dégagées (un tombeau et le mur bahut) ont été repérées en plan.
L’étude en tranchée permet de reconnaître et de comprendre l’histoire stratigraphique d’un site. Malheureusement la plupart du temps, le mobilier archéologique recueilli dans ces conditions s’avère insuffisant pour dater les différentes phases d’occupation. Les interprétations développées dans ce rapport se heurtent à l’absence de mobilier mais également à celle d’études historique et monumentale. Une recherche en archives et une analyse archéologique des élévations seraient indispensables pour bien comprendre l’histoire du site. Il n’entrait pas dans notre intervention d’effectuer l’étude de l’édifice.
Ce rapport donne donc les données techniques recueillies dans l’analyse stratigraphique. Les altimétries sont données en relatif par rapport à un point 0 placé sur la marche extérieure de la porte sud de l’église. 3 1/ Séraphin G., Cahors et la vallée du Lot, Guides Touristiques et Patrimoine, 1990, p.77.
2/Dimensions totales de la tranchée : 16,50 m de long x 0,60 m à 1,40 m de large.
3/ Cette marche se situe à – 0,65 m sous le sol de l’église et à – 1,17 m sous le parvis nord.
Sylvie CAMPECH