Fiche
Résumé
L’église Saint Pierre de Calvayrac se situe à l’extrémité occidentale de la commune de Revel, à une centaine de mètres de la route départementale n° 662. L’édifice occupe un petit tertre naturel, prolongeant un accident naturel du terrain. La parcelle est délimitée à l’est et au sud, partiellement au nord, par un mur de soutènement qui encadre le cimetière jouxtant l’église. Au nord et à l’ouest, l’édifice est entouré d’une végétation qui laisse deviner quelques vestiges de maçonneries. Faisant suite au rachat de la parcelle par la commune de Revel, un chantier de restauration de l’église et d’aménagement de ses abords a été engagé en 1998. L’objectif de la commune est d’y créer un espace culturel (expositions, concerts).
Les sources écrites renseignent plus sur l’histoire de l’église Saint Pierre de Calvayrac que l’archéologie. Au haut Moyen Âge la région présente un peuplement « dispersé, de petite taille et instable » , sans ensemble organique. Les églises rurales sont les seuls témoins et, parmi elles, l’église Saint Pierre de Calvairac. C’est certainement le toponyme en –ac et la dédicace à Saint Pierre qui ont conduit à situer aussi haut dans le temps l’existence d’un habitat à Calvayrac. Mais c’est seulement au XIIIe siècle que diverses mentions attestent de la présence d’une église et d’un habitat. Mais cet ensemble n’était pas suffisamment fort pour résister à la fondation la bastide de Revel, en 1342. C’est probablement la raison d’une lacune documentaire constatée entre la fin du XIVe et le milieu du XVIIe siècle. L’impression d’une disparition précoce de l’habitat du lieu est confirmée par l’aspect du parcellaire au début du XIXe siècle, avec une absence d’habitat et de lieu de culte. Seul le cimetière subsiste, sans doute lieu d’inhumation des exploitations agricoles voisines. Les sources des XVIIe XVIIIe siècles évoquent une paroisse à la trame d’habitat disséminée autour de l’église. C’est cette même communauté dispersée en plusieurs lieux qui ressuscite l’activité paroissiale dans le premier tiers du XIXe siècle, avec une reconstruction de l’église.
L’apport de l’archéologie ne contredit pas cette évolution. Les inhumations occupent une très large partie du site, hormis la nef de l’actuel édifice. Mais la chronologie des sépultures et des bâtiments est mal assurée. Une période d’inhumation importante est attestée entre le XVIe et le XVIIe siècle. Quant à la zone d’ensevelissement privilégiée des enfants, dans le chœur, elle paraît remonter à cette période et se poursuit même jusqu’au XVIIIe siècle. Il n’est pas exclu que cette zone d’inhumation d’enfants se situait initialement en dehors de l’édifice antérieur. L’édifice, aujourd’hui en restauration, est postérieur à plusieurs bâtiments du XIVe au XVIe siècle, dont quelques vestiges ont été entrevus mais dont la structure et la fonction sont indéterminées. Il est probable qu’il succède à l’église du complexe paroissial du XVIIIe siècle, mais avec une reconstruction de fond en comble au début du XIXe siècle.
Pierrick Stéphant (HADÈS)
Pierrick STÉPHANT